Le ministère de la Justice, par le biais de sa direction générale des droits de l'homme et des affaires pénales, a informé la plaignante, Mme Malika Relide, épouse Haddad, âgée de 45 ans, mère de trois enfants, que sa requête a été envoyée au procureur général près la cour de Blida, en date du 10 juillet 2004, sous le n° 1485, pour être prise en charge au niveau de cette circonscription judiciaire. Les péripéties de cette affaire qui relève de ce qu'on appelle communément l'Etat de droit se sont produites en mai 2003 à Bou Ismaïl, wilaya de Tipaza. Elle a, à l'époque, suscité l'émoi des citoyens de cette ville qui était déjà terrorisée par le climat d'insécurité. Le fait déclenchant a été un vol par effraction commis dans le domicile d'un magistrat du tribunal de Koléa, Abdelkrim Laroui. Certainement emporté par la colère, ce dernier s'est permis de gifler son voisin, Karim Relide. Cette réaction, inattendue de la part d'un magistrat de la République, avait provoqué une bagarre entre les deux familles qui sont voisines. Selon des témoignages sûrs, le drame avait été évité de justesse car le magistrat dans un élan de rage avait brandi son arme à feu, plus surprenant encore, il avait même tenté d'en faire usage. Les conséquences auraient été encore plus graves si un collègue de ce magistrat n'était pas intervenu. Malgré tout le bilan de cet incident qui avait eu lieu dans un quartier de Bou Ismaïl fait état de blessures très graves causées à la pauvre femme, la sœur de Karim Relide. Le chef de service de médecine légale à l'EHS de Douéra, compte tenu de la gravité des blessures, avait prescrit une incapacité de travail de 21 jours pour coups et blessures, délivrée en mai 2003. Karim Relide, blessé gravement avec une arme blanche, a bénéficié d'une incapacité de travail d'une durée de 15 jours, tandis que sa mère, Mme Fatma Amari, âgée au moment des faits de 72 ans, n'a pas échappé à la vendetta. Cette dernière a déposé plainte au commissariat de Bou Ismaïl, mais n'a jamais été convoquée par le tribunal de Koléa. La victime, Mme Malika Relide, a réagi très rapidement, en allant déposer plainte contre le magistrat qui lui a asséné des coups auprès du commissariat de Bou Ismaïl. La procédure judiciaire avait été naturellement établie puis transmise au tribunal de Koléa, territorialement compétent, dans lequel travaille l'accusé, en qualité de procureur adjoint. Le commissariat de Bou Ismaïl, embarrassé par cette situation, a su trouver la parade pour mieux gérer le dossier, en établissant un procès-verbal, précisant toutefois « coups et blessures volontaires réciproques ». Toutes les démarches et requêtes effectuées sont demeurées vaines, tandis que cette mère de famille ne sait plus à quel saint se vouer, car son dossier est resté sans suite, au niveau du tribunal de Koléa. La victime est s'est même rendue au commissariat de cette localité pour s'enquérir de son affaire. Selon un cadre du ministère de la Justice, au-delà de 16 jours d'incapacité de travail prescrits par le médecin expert auprès des tribunaux, le ou les auteurs de la bagarre doivent être présentés devant le parquet territorialement compétent. S'agissant de cette mère de famille, c'est le tribunal de Koléa qui devait immédiatement traiter le dossier dans les délais indiqués dans les textes de la législation algérienne. Mme Malika Relide, s'est adressée en dernier ressort à notre rédaction pour dénoncer l'omerta qui règne à Koléa. Elle n'arrive plus à supporter les suites réservées à sa plainte, car son affaire se trouve entre les mains du magistrat du tribunal de Koléa, qui veut lui faire croire qu'elle n'a jamais répondu aux convocations qui lui auraient été adressées. C'est une remarquable astuce de professionnels retenue, qui consiste à contourner les accusations et le scandale, qui favorise le classement définitif de ce dossier explosif. C'est un fait rarissime, car les citoyens ont peur de se plaindre des dépassements perpétrés par les commis de l'Etat, notamment à Koléa, d'autant plus les représailles à l'encontre des personnes qui osent contester, ne tardent pas à se mettre en branle, pour étouffer toutes sortes de revendications légitimes. On est arrivé à imposer la loi de la jungle dans cette partie est de la wilaya de Tipaza. La victime et sa famille exhortent les hautes autorités de l'Etat à se pencher sur leur cas, simplement pour faire régner la loi. Selon des informations vérifiées, une jeune policière et un policier du commissariat de Koléa, envoyés en mission au tribunal de cette circonscription, ont à leur tour dénoncé par écrit les agissements de ce magistrat. Humiliés et victimes des propos insupportables envers leur personne, de surcroît dans l'exercice de leurs fonctions, ils viennent de saisir leur tutelle, la direction générale de la sûreté nationale, pour se prémunir des éventuelles représailles qu'ils craignent de subir.