On reconnaît plusieurs origines au problème de l'obésité. La première cause est génétique. Un défaut au niveau des cellules graisseuses, appelées aussi adipocytes, perturbe le métabolisme des graisses », nous explique un médecin spécialiste. Le problème génétique touche une partie de la population obèse mais n'est pas la cause principale de l'obésité. « L'obésité trouve ses origines essentiellement dans le mode alimentaire hyper calorique et la sédentarité », poursuit notre interlocutrice. A cause du surplus de calories ingérées, les cellules graisseuses de l'organisme sont saturées. Les graisses et les sucres supplémentaires sont donc stockés dans d'autres parties du corps comme les cuisses, l'abdomen ou les membres supérieurs. Mais ces graisses peuvent aussi s'amasser au niveau du cœur, des vaisseaux ou des artères. C'est ce qui donne des insuffisances cardiaques et d'autres problèmes de santé cardio-vasculaire qui peuvent être mortels. Pour limiter les risques, il est indispensable d'avoir une activité physique régulière qui permet de brûler le surplus de graisse. Un autre facteur est cependant également à prendre en compte. La psychologie tient une place importante dans la prise de poids. Une dépression ou un choc émotionnel peuvent pousser certaines personnes à consommer plus d'aliments pour compenser un déficit. Mais si le problème de l'obésité prend autant d'ampleur dans notre pays, c'est parce que beaucoup de personnes en surcharges pondérales ou obèses ne le savent pas. Pourtant, un simple calcul permet de connaître son indice de masse corporelle. « Il suffit de diviser sa masse par sa taille élevée au carré », nous rapporte notre spécialiste. Lorsque le nombre trouvé est inférieur à 18, on considère qu'il s'agit de déficit pondéral. Entre 18 et 25, la personne a un poids normal. Si l'indice de masse corporelle dépasse 25, la personne est en surpoids. A plus de 30, on parle d'obésité. Si toutefois le nombre est plus élevé que 40, il s'agit d'une obésité morbide ayant de graves conséquences sur l'autonomie de la personne. Il faut savoir qu'en plus d'avoir une faible mobilité, l'espérance de vie d'une personne obèse est réduite. Le phénomène de morbi-mortalité est d'ailleurs en augmentation depuis quelques années. Il s'agit de personnes qui meurent de maladies dûes à l'un des types d'obésité. Il en existe deux principaux : l'obésité abdominale appelée également viscérale et l'obésité au niveau des cuisses. La première entraîne des complications métaboliques et s'avère plus néfaste pour l'organisme. Elle peut provoquer le diabète. « Presque la moitié des personnes diabétiques qui passent dans le service souffrent d'obésité », nous confirme le diabétologue rencontré. « De plus, plus de 40% des obèses ont des problèmes d'hypertension », poursuit le spécialiste. Cette obésité provoque également l'hypertension et les cancers du colon ou du sein. Les maladies cardio-vasculaires et les AVC en sont aussi des conséquences directes. Toutes ces maladies réduisent considérablement la durée de vie et sont souvent retrouvées chez le même malade. Le deuxième type d'obésité engendre des complications mécaniques telle l'arthrose et des handicaps physiques dûs aux maladies musculaires. Les jambes de ces patients ne peuvent plus supporter le poids du corps. Ce deuxième genre d'obésité est plus fréquent chez les femmes que chez les hommes. Malheureusement, on constate un manque total d'intérêt pour ce problème qui risque de devenir dans les années à venir un enjeu de santé publique. Pour preuve, la spécialité de nutritionniste n'existe pas en Algérie.