Après Salima Souakri en 1991 en Argentine et Larbi Kamel en 1996 au Portugal, tous deux médaillés de bronze aux Championnats du monde-21 ans, le judo algérien vient de hausser la barre en remportant cette fois-ci deux autres médailles chez les seniors, une médaille en argent et l'autre de bronze aux 24es Championnats du monde de judo, œuvre respectivement des jeunes Abderrahmane Benamadi et Souraya Haddad. Les filles se sont même illustrées en remportant un sacre collectif, une troisième place, dans l'épreuve par équipe des nations, une nouvelle compétition inscrite au calendrier de la Fédération internationale de judo. Du jamais vu ! Que peut-on retenir d'essentiel de cette sortie particulière qui vient ainsi rompre le signe indien ? Les deux médailles remportées en terre égyptienne sont venues mettre un terme aux multiples tentatives avortées de recherche de places sur le podium mondial. Ce sont en fin de compte deux jeunes, à peine la vingtaine d'années bouclée, qui ont remporté les sacres. Si pour la talentueuse Souraya Haddad, protégée et bien suivie par son entraîneur depuis l'âge scolaire au sein du club d'El Kseur, puis au lycée sportif national et enfin en équipe nationale, sa réussite est toute justifiée puisque étant inscrite dans un processus l'améliorant de jour en jour. Le cas Abderahmane Benamadi est tout autre, même si lui aussi a subi dès son jeune âge une évolution sportive graduelle. C'est surtout grâce à une dose de persévérance et de courage que lui seul connaît le secret et en moins d'une année seulement en équipe nationale, il parvient, il faut le dire, contre toute attente, à décrocher le titre tant convoité de vice-champion du monde des moins de 81 kg. Et puis, ces jeunes, s'ils étaient alignés, n'avaient rien à perdre mais tout à gagner, sachant que les Championnats du monde d'Egypte sont la première étape du cycle olympique qui doit nous mener jusqu'à l'an 2008, année des Jeux olympiques de Pékin. La quasi-majorité des pays engagés au Championnat du monde 2005 ont aligné des équipes jeunes, en formation. Une médaille olympique se construit. Rien n'est laissé au hasard. Les deux médailles remportées par le judo algérien sont le couronnement d'années de labeur.