L'Union pour la démocratie et la République (UDR), dirigée par Amara Benyounès, qui attend toujours son agrément, a appelé, à l'issue de son conseil national qui s'est tenu le week-end dernier, à voter massivement en faveur de la charte pour la paix et la réconciliation nationale en exprimant un oui républicain, un oui de combat confirmatif du contenu du projet qui « prend en charge l'essentiel des revendications des démocrates républicains ». Toutefois, la formation de Amara Benyounès a affiché sa « désolation » du caractère tapageur de la campagne menée par les soutiens ostentatoires du président de la République qui, trop souvent, vont a contrario des propos de ce dernier en semant davantage de confusion qu'ils n'apportent de clarification. Cette remarque cible, sans aucun doute, les déclarations incohérentes, pour ne pas dire contradictoires, des différents leaders politiques occupant l'orbite présidentielle. En contrepartie, l'UDR se dit satisfaite de la manière avec laquelle elle mène la campagne en privilégiant la discrétion et l'efficacité. Sur le terrain, elle dit opter pour une campagne ciblant des régions où règnent le scepticisme et le désintérêt pour toute chose politique. Pour justifier sa position favorable au projet de charte, l'UDR rappelle qu'elle est acquise à toute initiative œuvrant au retour de la paix, de la sérénité et de la stabilité dans le pays. C'est l'occasion pour Amara Benyounès de situer le projet de charte dans un contexte politique jugé favorable et où l'Etat a retrouvé sa force et sa stabilité. Par ricochet, les initiateurs du Contrat de Sant'Egidio ont subi des rafales de critiques versées par le conseil national de l'UDR qui considère le projet de charte comme une antithèse du Contrat de Rome. Ainsi, explique l'UDR, les explicitations menées par le Président Bouteflika lors de ses pérégrinations électorales confirment l'orientation résolument moderniste de son programme. Répondant, en outre, aux appréhensions exprimées par les différentes organisations victimes de « la tragédie nationale », l'ex-secrétaire du RCD indique : « A travers ses dispositions judiciaires, la charte ne laisse aucune place à l'impunité. » S'agissant des élections partielles du 24 novembre, l'UDR, rappelant qu'il est partie prenante de toute joute électorale sauf obstacle administratif, reste convaincue que la solution idéale consisterait en « des élections générales anticipées à travers l'ensemble du territoire national ».