Malgré un nombre impressionnant d'habitants au kilomètre carré, donc de consommateurs potentiels, la ville de Constantine ne dispose toujours pas d'infrastructures adéquates pour la tenue des foires commerciales, c'est-à-dire un palais des expositions digne de la ville des Ponts. L'ex-Souk el fellah de la zone industrielle a bien fait illusion pendant des années avant que les organisateurs ne se retournent vers la salle des expositions de l'Enaditex. Mais l'un et l'autre se sont révélés de simples « hangars » tout juste bons à accueillir des marchandises. Pour l'exemple, les exposants à l'ex-Souk el fellah n'avaient même pas de latrines pour se soulager, et la chaleur suffocante qui régnait en maître sur les lieux a indisposé plus d'un visiteur. A cela il faut ajouter le professionnalisme des exposants qui confondaient souvent braderie avec foire ou salon. Le dernier en date, d'ailleurs, celui du livre, a révélé l'incurie qui prévaut à Constantine car de livres il n'y en avait que le religieux. Même des livres interdits dans les salons algérois ou oranais étaient présents en force à Constantine à tel point que ce salon a été surnommé « salon des terroristes » car fréquenté en majorité par des barbus de différentes obédiences. Il a fallu que la Chambre de commerce de Constantine, par le biais de son directeur, bouge pour que les choses aillent un peu mieux. En véritable manager, M. Gouah, le directeur, fera un forcing pour que la ville dispose enfin de son salon des expositions. Chose qui fut acceptée par le wali sortant, et que l'actuel, M. Boudiaf, devrait entérinée pour que la nouvelle ville Ali Mendjeli accueille l'ouvrage pour que Constantine sorte de sa léthargie légendaire. Il faut aussi signaler la participation du groupe GIFM international qui a organisé les dernières foires à Constantine et qui a fait preuve d'un professionnalisme à toute épreuve, malgré le caractère très particulier des « hangars » d'exposition, ceci toujours en collaboration avec la Chambre de commerce de Constantine. M. Ouali, le manager de GIFM, a exprimé à plusieurs reprises son désir de prendre en charge la construction d'un palais des expositions, et ce, depuis des années, chose qui ne lui sera jamais accordée malgré les garanties qu'il a toujours présentées aux autorités locales. Déclic Toujours est-il que la prochaine édification du palais des expositions sera une occasion, pour M. Ouali, la Chambre de commerce ou d'autres partenaires, de prouver qu'à Constantine il y a encore des gens qui travaillent sérieusement. La preuve ? La Chambre de commerce de Constantine a réussi à réunir une quinzaine de constructeurs automobiles pour un premier « Salon de l'automobile de l'Et » qui devra durer du 20 du mois en cours jusqu'au 1er octobre. Ce salon, le premier du genre à l'Est, est une reconnaissance des efforts fournis par la CCI et devrait augurer d'autres manifestations d'égales importance ou carrément supérieure. Le nouveau wali de Constantine, qui a montré de réelles dispositions de travail dès son installation, devrait aussi permettre aux différents acteurs économiques de la ville de s'impliquer davantage pour que la ville des Ponts ne soit plus une wilaya « consommatrice » mais qu'elle puisse elle aussi entrer dans la cour des grands en engrangeant un véritable sursaut économique. Et quoi de mieux que des salons ou des foires pour provoquer le déclic !
