Photo : S. Zoheir De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi Au moins 100 000 visiteurs ont sillonné les 120 stands des différents participants au carrefour économique international organisé à Constantine depuis le 28 mars dernier, et qui a pris fin vendredi dernier. C'est le bilan établi par le directeur de la Chambre de commerce et d'industrie Rhummel (CCIR), M. Zaoui, qui soutient mordicus que cet évènement est considéré «comme une réussite, et ce, malgré les conditions difficiles d'organisation». Autrement dit, le lieu qui abrite cette foire, depuis des années, à savoir l'Enaditex, située à la zone industrielle, ne répond plus aux critères, vu le nombre de participants qui augmentait. N'est-ce pas l'occasion pour certains de «se délester» du stock, sachant que les visiteurs vont affluer de Constantine et de sa périphérie ? Parmi les exposants, il y a lieu de citer 100 entreprises nationales activant dans différents domaines, à savoir l'agroalimentaire, l'électroménager, les cosmétiques, ainsi que les objets de l'artisanat, en transitant par des produits de «souk». D'ailleurs, on s'interroge sur le statut «universel» attribué à ce métissage économique ! L'Iran, la Syrie, la Palestine sont des habitués de ce genre de rendez-vous, aux côtés des Chinois et une néophyte vietnamienne, spécialisée dans la confection de robes traditionnelles, composaient le rayon international activant dans le cadre d'un partenariat avec l'Algérie. Si certains participant ont tiré profit de ce rendez-vous commercial, à l'image des Chinois qui défient toute concurrence en bradant leurs produits classiques, nappes et couettes, et, à un moindre degré, les Iraniens avec leur bijoux, notamment jeudi dernier où l'on a enregistré une affluence record, il n'en est pas de même pour les entreprises «grosses cylindrées» spécialisées en meubles ou en électroménager, comme cette entreprise venue d'Alger dont la vendeuse estime que la poisse a touché son stand, en raison, précise-t-elle, «de la dégradation du pouvoir d'achat des citoyens. On a l'habitude de participer à ce genre de manifestation un peu partout en Algérie, mais j'avoue que cette fois-ci la chance n'a pas été de notre côté». Par ailleurs, sur un autre chapitre, certains exposants ont décrié l'exiguïté des lieux, jugés incommodes à abriter cette foire, sans oublier le coût onéreux de 5 000 DA le mètre carré ! contrairement à l'année dernière où il était à 2000 DA. A ce sujet, le responsable de la CCIR justifie cette inflation par le bail du site. «Cette année, nous avons déboursé 416 millions de centimes pour les 3 500 m2, soit le triple par rapport à l'année dernière où nous nous étions acquitté de 190 millions seulement. Faut-il souligner également que la superficie louée n'est exploitable que sur 2 500 m2, celle restante est toujours réservée aux bouches d'incendie et couloirs». Organisée conjointement par la CCIR et la SOGEXPO, liées par une convention, cette foire leur a, bien évidemment, profité, la CCIR s'en sort avec une marge de 15%, selon M. Zaoui. Pour rentabiliser comme il se doit ses activités commerciales, la CCIR a pour objectif de bâtir un grand palais d'exposition pour «ancrer» cette manifestation dans la ville des Ponts, laquelle abriterait prochainement une foire internationale, avec précision de la date. «Notre but est de concrétiser le projet, qui en est à sa phase préliminaire. L'assiette a été retenue, de 7 000 m2. Une mégapole comme Constantine doit bénéficier d'un centre d'expo digne de ce nom», et M. Zaoui de renchérir : «Nous avons eu le feu vert du ministère du Commerce et des autorités.» En définitive, un autre projet s'inscrit dans l'agenda «chargé» de la wilaya.