Des parents d'élèves se sont présentés à la rédaction d'El Watan pour dénoncer « l'anarchie » qui règne à la direction de l'Académie d'Alger située à Mohammadia (ex-Cinq-Maisons), à l'est d'Alger. Sur place, nous avons trouvé une forte présence de policiers à l'intérieur et à l'extérieur des bâtiments. A l'intérieur, une foule fait la queue devant les bureaux. Le personnel est désemparé et semble peiné face à la situation. On entend des exhortations d'impatience. Une grande tension. Des parents d'élèves attendent depuis plus de quatre heures. Une femme raconte en pleurant : « Ils ont reporté plusieurs fois la décision de changer d'établissement à mon fils. » Devant elle, une parente d'élève désemparée témoigne : « Mes enfants n'ont toujours pas rejoint leur école. Ils attendent une décision administrative qui tarde à venir. » On a appris des personnes présentes sur place que le personnel de l'Académie a du mal à gérer la situation et qu'il se permet parfois une certaine violence verbale à l'encontre des parents d'élèves. « Ils ne sont pas corrects », accuse un parent d'élève. Selon les parents, la présence des forces de l'ordre est due à un incident survenu il y a quelques semaines. L'Académie n'a pas ouvert ses portes aux parents qui ont attendu du matin jusqu'à 14h sous un soleil de plomb avant de s'impatienter et d'essayer d'enfoncer les portes. Une femme, venue régler le problème de son fils, explose : « Je suis ici depuis le premier jour de réception et ils n'ont toujours pas réglé la situation de mon fils. » La plupart des parents d'élèves nous ont souligné que les chefs d'établissement y sont pour quelque chose. Beaucoup de lycéens étaient mis à la porte de leur établissement alors qu'ils ont le droit de refaire l'année. Une enseignante à la retraite est scandalisée par le fait que des jeunes de 16 et 17 ans, parfois moins, sont chassés de leur école. Elle prend l'exemple de deux jeunes filles de 17 ans auxquelles l'administration a refusé de refaire l'année. « Leur place est à l'école et pas dans cet endroit désastreux », dit cette enseignante retraitée. Un responsable, qui a préféré garder l'anonymat, nous a affirmé que le personnel de l'Académie fait de « son mieux » pour gérer tous les dossiers et les doléances des élèves, précise que ceux-ci dépassent les 550 000 dans la seule wilaya d'Alger. Ce responsable ajoute que la structure est limitée et ne peut accueillir une demande de plus en plus croissante. « On travaille d'arrache-pied, parfois jusqu'à minuit », nous déclare-t-il. En quittant les lieux, nous avons constaté que des parents d'élèves attendaient toujours et espéraient que quelqu'un pourra trouver des solutions à leurs requêtes.