Parallèlement au transfert des eaux du barrage de Sidi Yacoub, sur une longueur de 144 km pour un coût de 400 milliards de centimes, les autorités avaient programmé une station de dessalement de l'eau de mer, d'une capacité de 100 000 m3, à Mainis, à l'ouest de Ténès, avons-nous appris récemment auprès du directeur de l'hydraulique de la wilaya. Le projet a déjà été inscrit et sera lancé incessamment, selon le même responsable. La station en question servira à l'alimentation de la ville côtière qui est déjà approvisionnée à partir du premier ouvrage cité, depuis le mois d'avril dernier. Est-ce normale que deux projets aussi coûteux en matière d'AEP soient programmés en même temps pour une même région ? La question alimente les discussions des Chélifiens, d'autant que l'unique barrage alimentant leur région ainsi que la commune côtière accuse un déficit énorme en eau. La construction d'une ou de deux stations de dessalement d'eau de mer aurait pu, à leurs yeux, satisfaire convenablement les besoins du nord de la wilaya et alléger ainsi cet ouvrage hydraulique qui n'est plus utilisé pour l'irrigation, pour cause de sécheresse. La même situation est constatée sur l'autre barrage implanté à Oued Fodda. Il est presque à sec et n'a servi que pour une seule séance d'irrigation cet été. Conséquences : les fellahs ont dû se rabattre sur les forages pour sauver leurs cultures et patrimoine arboricole, notamment les vergers agrumicoles. Faute aussi de ressources hydriques, le projet d'extension du périmètre irrigué de la Plaine du Cheliff, dont une partie a été achevée, risque de ne pas voir le jour de sitôt. Celui-ci a même vu sa superficie diminuer de 3 000 hectares sur les 11 000 prévus, à cause de l'insuffisance des ressources hydriques. Une catastrophe similaire à celle qui avait affecté la capitale, il y a quelques années, plane sur la région.