Appel aux professionnels du 7e art à participer aux débats de l'espace "Cinéma Market"    Médicaments: mise en garde contre toutes pratiques susceptibles d'entrainer des tensions    FMI/BM : le gouverneur de la Banque d'Algérie prend part aux assemblées annuelles à Washington    Exposition de produits algériens à Doha: une opportunité pour un véritable partenariat entre les deux pays    Tizi-Ouzou: le film "Fouroulou" au festival national du film Amazigh samedi prochain    Conférence-débat à Sétif sur le rôle de la presse dans la renaissance du sport en Algérie    Ligue 1 Mobilis (5e j): le CRB, le MCO et l'USB sanctionnés d'un match à huis clos    Accidents de la circulation: 46 morts et 1608 blessés en une semaine    Clôture de la semaine culturelle sud-coréenne: remise des prix aux lauréats    Journée de la presse: nouveaux rôles pour les médias nationaux dans un arsenal juridique solide    Agrément à la nomination du nouvel ambassadeur d'Algérie auprès du Guatemala    Le ministère de l'Habitat dépose plainte contre les responsables    Un BMS annonce des pluies orageuses et des tempêtes de sable    Ghaza: l'OMS préoccupée par la difficulté d'atteindre les civils dans le nord    Conseil de sécurité: la clé de la réforme est d'avoir deux pays africains comme membres permanents    L'armée sahraouie cible des bases de l'occupation marocaine dans les régions de Chedimia et Ross Sebti    3 médailles d'argent et 1 en bronze pour l'Algérie    Handball-Division Excellence : Coup d'envoi de la nouvelle saison    Les attaquants restent encore fébrile, l'arbitrage en conflit avec la VAR    Affaires religieuses: coup d'envoi des sessions de formation à distance au profit des étudiants des instituts nationaux de formation spécialisée    Cancer du sein: programme de sensibilisation au CHU de Beni-Messous    Boughali tient une réunion de coordination avec les présidents des groupes parlementaires    Cérémonie de recueillement à Alger à la mémoire du Chef du Mouvement Hamas Yahya Sinwar    Larbaoui reçoit l'ambassadeur coordonnateur résident du Système des Nations unies en Algérie    Chute d'un jeune homme dans un puits de 10 mètres de profondeur    Campagne de sensibilisation au profit des étudiants sur l'adhésion au système de Sécurité sociale    Une Commission de l'ONU appelle à une «action collective» contre l'occupation sioniste des territoires palestiniens    Six décisions pour conforter les étudiants des sciences médicales    Les tensions géostratégiques au Moyen-Orient et leurs impacts sur une croissance de l'économie mondiale fragile via le cours des hydrocarbures    Le musée menacé d'effondrement    «Je n'ai pas de mots pour décrire l'horreur que l'on voit… en Palestine»    Appel à son enrichissement et à la restitution des biens pillés    Boxe: Imane Khelif dévoile son parcours sportif et se projette sur l'avenir    Une occasion pour l'Algérie de défendre les causes palestinienne et sahraouie    Signature d'un protocole de coopération entre les armées des deux pays    UIP : Des pays arabes boycottent l'allocution du représentant de l'entité sioniste en réponse à l'appel de l'Algérie    L'Algérie happée par le maelström malien    Un jour ou l'autre.    En Algérie, la Cour constitutionnelle double, sans convaincre, le nombre de votants à la présidentielle    Tunisie. Une élection sans opposition pour Kaïs Saïed    Algérie : l'inquiétant fossé entre le régime et la population    BOUSBAA بوصبع : VICTIME OU COUPABLE ?    Des casernes au parlement : Naviguer les difficiles chemins de la gouvernance civile en Algérie    Les larmes de Imane    Algérie assoiffée : Une nation riche en pétrole, perdue dans le désert de ses priorités    Prise de Position : Solidarité avec l'entraîneur Belmadi malgré l'échec    Suite à la rumeur faisant état de 5 décès pour manque d'oxygène: L'EHU dément et installe une cellule de crise    Pôle urbain Ahmed Zabana: Ouverture prochaine d'une classe pour enfants trisomiques    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Tayeb Belloula. Ancien bâtonnier
« La charte nécessite des éclaircissements »
Publié dans El Watan le 21 - 09 - 2005

Me Tayeb Belloula, avocat à la cour et ancien bâtonnier, a donné des explications sur des passages du projet de charte pour la paix et la réconciliation nationale. Il a préféré débattre uniquement des aspects juridiques.
Le premier chapitre de la charte est consacré à l'extinction des poursuites judiciaires à l'encontre des individus qui ne sont pas impliqués dans les massacres collectifs, les viols et les attentats à l'explosif dans les lieux publics. Le code de procédure pénale fait-il référence à l'extinction des poursuites judiciaires ?
L'extinction des poursuites est prévue par le code de procédure pénale en cas d'amnistie. En principe, l'amnistie relève d'une loi votée par le Parlement (Assemblée populaire nationale et Conseil de la nation). Dans le cas qui nous préoccupe, le président de la République, au lieu de s'adresser au Parlement, a préféré consulter, au préalable, le peuple. Il pouvait aussi agir par voie d'ordonnance qui est soumise par la suite à validation par le Parlement. Le chef de l'Etat peut parfaitement, si le oui du référendum l'emporte, soumettre un projet de loi à l'Assemblée populaire nationale pour préciser le déroulement des procédures de l'amnistie. Si le oui ne l'emporte pas, l'amnistie est définitivement rejetée par le peuple, il sera difficile donc par la suite de présenter un projet d'amnistie au Parlement. La charte est légale. La Constitution autorise le Président à s'adresser au peuple pour lui demander de se prononcer sur une question d'importance nationale. Ce procédé n'est pas propre à la Constitution algérienne, d'autres pays y ont recours.
Dans la charte, il est fait référence aux individus qui ne sont impliqués que dans les massacres et on évoque la grâce pour les individus condamnés et détenus pour des activités de soutien au terrorisme. Comment va-t-on identifier les personnes qui ont été impliquées dans les actes de terrorisme et celles qui ont soutenu le terrorisme ?
C'est une opération qui n'est pas facile et qui ne peut se réaliser sans faille. Pour tenter de comprendre l'enjeu, il faut distinguer entre l'amnistie et la grâce. L'amnistie, qui éteint l'action publique (les poursuites), vise, à travers la charte pour la paix et la réconciliation, « les individus qui ne sont pas impliqués dans les massacres collectifs, les viols et les attentats à l'explosif dans les lieux publics ». La question qui se pose est : qui peut affirmer que tel ou tel individu n'est pas impliqué dans les massacres collectifs, les viols et les attentats à l'explosif dans les lieux publics ? Une telle mission revient aux services de la police judiciaire habilités par la loi à enquêter sous le contrôle de la justice. Je suppose que les services de sécurité possèdent ou détiennent des renseignements sur les individus montés au maquis. L'identification se fera probablement sur la base de dossiers constitués par les services de sécurité. Ces services ont sans doute obtenu des renseignements fournis par les repentis. L'identification de tels individus reste difficile, voire complexe, puisque par définition la justice ne s'est pas prononcée, ce qui peut engendrer des contestations. Quant à la grâce, elle vise les personnes condamnées et qui n'ont pas encore exécuté totalement leur peine. Dans la pratique, c'est le ministère de la Justice qui prépare les dossiers des personnes condamnées susceptibles d'être graciées. Il appartient à ce ministère donc de vérifier les dossiers avant de les soumettre au Président qui décidera en dernier lieu. Pour ce qui est de la grâce des personnes qui ont soutenu le terrorisme, la question est complexe, car il est très difficile de distinguer entre ceux qui ont soutenu politiquement le terrorisme et ceux qui ont pris part à l'action terroriste. A titre d'exemple, prenons le cas d'un individu qui a aidé un terroriste à commettre un crime en lui communiquant les renseignements pour lui permettre d'accomplir son forfait. La loi le punit comme celui qui a commis l'infraction. Il en est de même de ceux qui ont préparé un guet-apens pour permettre à des individus de commettre des actes de terrorisme. Cette question mérite davantage d'éclaircissements et fera, peut-être, l'objet d'un texte qui délimitera la frontière entre le soutien politique et le soutien à l'action terroriste. C'est une affaire éminemment politique. Il n'en reste pas moins que cette démarche est ambiguë tant que le mot soutien n'est pas clairement défini. Surtout que le code pénal punit ceux qui font l'apologie des actes terroristes et ils sont nombreux.
La charte dans son ensemble vise les personnes impliquées dans les massacres collectifs. Qu'en est-il alors des personnes qui ont commis des massacres individuels ?
La lecture appliquée de la charte ne permet pas d'inclure de tels individus parmi ceux qui sont impliqués dans les massacres collectifs. La charte passe sous silence de telles personnes qui ont commis des assassinats individuels et qui sont peut-être aussi nombreux que les massacres collectifs.
Après cinq ans ou plus au maquis, les terroristes selon la charte ont le droit de réintégrer leur poste de travail. Concrètement et selon la loi, est-ce faisable ?
On peut déduire des prévisions de la charte que les personnes amnistiées ou graciées peuvent être réintégrées par leur employeur. La gestion de tels cas me paraît relever de simples promesses pour la simple raison que l'employeur peut, en vertu de la législation actuelle, refuser de réintégrer un salarié licencié moyennant indemnisation. De plus, les employeurs peuvent refuser la réintégration de telles personnes tout simplement parce que leur poste de travail est occupé par d'autres personnes, souvent recrutées depuis plusieurs années. Par ailleurs, on ne peut exiger des entreprises une compétitivité tout en augmentant leurs charges par l'obligation de réintégrer des salariés amnistiés ou graciés. Enfin au sein de certaines institutions de l'Etat, il sera également difficile de réintégrer des personnes, par exemple au sein de l'éducation nationale, après que celles-ci eurent été graciées pour avoir soutenu le terrorisme. Qu'en penseront les élèves et les parents dans ce cas ?
Selon la charte, il est interdit aux terroristes d'exercer une activité politique ou de créer un parti. Cependant, M. Belkhadem a déclaré, dans une de ses sorties, que les repentis peuvent adhérer à un parti. Ces déclarations ne sont-elles pas en contradiction avec les propos du Président ?
Actuellement, les repentis font de la politique et ils font même de belles affaires. La question qui se pose est : pourquoi le Pouvoir ne contrôle-t-il pas l'activité de ces individus ? Par ailleurs, si on interdit à un terroriste de créer un parti politique, il n'a pas aussi le droit d'activer dans un parti politique. La question pertinente qui se pose et de savoir qui contrôlera l'application de la charte une fois votée par le peuple, y aura-t-il une commission ou un groupe de travail qui se chargera de cette mission ?


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.