Ahmed Ouyahia, avec sa double casquette de chef du gouvernement et patron du RND, a animé plusieurs meetings à M'sila, Chlef et Aïn Defla. Le verbe facile, il adopte les stratégies de la rhétorique du président de la République pour mieux faire passer le message de la réconciliation nationale. A M'sila, il a décoché des flèches sur les partisans de Sant'Egidio qui « ont voulu offrir l'Algérie pieds et mains liés aux sanguinaires du GIA et qui ne s'embarrassent pas de clamer à partir d'Alger des discours en porte-à-faux avec les aspirations du peuple algérien ». Et pour enfoncer le clou, il s'interroge plus loin : « Ceux qui prônent le boycott du référendum ont-ils une alternative à proposer au peuple algérien pour le retour d'une paix longtemps convoitée ? » Dans son intervention, il a salué les victimes du terrorisme qui « resteront sous la protection du peuple et de la République et les gardes communaux bénéficieront de la protection de l'Etat ». Il dira aussi : « Après la loi sur la rahma et la concorde civile, la charte pour la paix constitue la dernière chance car après cela, les terroristes qui refuseront cette main tendue devront répondre de leurs actes par le feu et par le fer. » A Chlef, il affirme que « les partisans du non n'ont pas d'arguments et n'ont pas de solutions pour convaincre les victimes de la tragédie sur leur démarche ». Pour capter l'attention des présents et susciter leur adhésion autour du projet de la charte, Ouyahia choisit le terrain économique en étalant les chiffres du programme quinquennal (2005-2009), dont la part revenant à la wilaya de Chlef s'élèverait, selon ses dires, à 68 milliards de dinars. Evoquant l'ancien président Lamine Zeroual, artisan de la politique de la rahma et qui a permis « la reddition de 4000 terroristes », puis Abdelaziz Bouteflika qui a lancé la concorde civile, laquelle « a fait descendre des maquis terroristes 6000 éléments armés », il mettra en exergue le fait que « le peuple algérien veut tourner la page et reconstruire son pays ». A Aïn Defla, Ahmed Ouyahia a affirmé : « Il s'agit avant tout d'assurer la pérennité d'un Etat qui résistera à la disparition des hommes ». Le chef du gouvernement a annoncé l'octroi d'une enveloppe financière de 46 milliards de dinars pour le développement local et a décidé l'octroi de 430 milliards de centimes, dans le cadre du PNDA, au profit des agriculteurs. Il a instruit les autorités locales d'effacer les séquelles du séisme de 1980 de Chlef, s'excusant de ce retard de 25 ans. Il se voulait optimiste sur l'avenir du pays en déclarant : « Le baril se porte bien et c'est tant mieux pour l'Algérie ! ». Les correspondants