Pour le patron du RND, le cas de 1,5 million de chômeurs recensés “trouve sa solution dans le partenariat et l'encouragement de l'investissement privé, non dans le maintien sous perfusion d'entités non performantes”. Le coup de starter de la campagne électorale du RND pour les législatives du 17 mai a été donné par le secrétaire général de ce parti à partir de la petite localité de Bouteldja, dans la wilaya d'El-Tarf. D'emblée, l'ex-Chef du gouvernement a dressé les grandes lignes de son programme qui s'articule autour de 140 points. Ayant le verbe facile, Ouyahia a tenté dans une rhétorique de toucher les sensibilités locales en parlant du baroudeur Abderrahmane Bensalem qui, durant la guerre de Libération, était un des responsables de la base de l'Est. Le secrétaire général a tenu, par ailleurs, à réitérer une fois de plus son soutien indéfectible au programme du président de la République, en parfaite harmonie avec de nombreux points du projet de société du RND, et à la réconciliation nationale. L'orateur n'y est pas allé avec le dos de la cuillère pour fustiger les artisans des attentats du 11 avril ayant fait 33 morts parmi les fils du peuple. Il a, par ailleurs, fait l'éloge des ex-présidents de la République, notamment le défunt Boumediene, Chadli Bendjedid et Liamine Zeroual. Ouyahia a dénoncé le terrorisme sous toutes ses formes et a fait un bref historique sur la décennie où des milliers de jeunes à la fleur de l'âge ont payé de leur vie pour que le pays de un million et demi de chahids demeure debout. “Oui, je suis un radical quand l'intérêt de ce pays qui est le nôtre est en jeu”, a-t-il affirmé avant d'ajouter. “Je suis radical contre ceux qui tuaient les vieux, les vieilles et les enfants sans défense.” À Skikda, le patron du RND a axé son discours sur le volet sécuritaire en donnant deux chiffres importants. Ainsi, selon M. Ouyahia, “la réconciliation nationale est une revendication et une nécessité qui n'exclut pas la lutte antiterroriste”. Selon le secrétaire général du RND, 6 000 terroristes ont déposé les armes, alors que 17 000 autres ont été éliminés par les forces de sécurité. M. Ouyahia s'est aussi exprimé sur l'autre menace qui guette l'Etat-nation, à savoir la corruption. Il plaidera pour la nécessité de moraliser le milieu des affaires car, sur les 1 000 milliards mobilisés pour l'investissement, seuls 10% iront aux investisseurs, le reste aux barons de l'import- import. Abordant l'alliance présidentielle, le patron du RND a indiqué qu'il serait quasiment irrationnel de ne pas soutenir un plan de relance de 150 milliards de dollars, mais en avertissant que son parti soutient le programme du président de la République dans son cadre global. Par ailleurs, la veille, depuis la ville sidérurgique d'El-Hadjar, dans la wilaya de Annaba, M. Ouyahia n'a pas manqué d'afficher “sa fierté d'avoir contribué au sauvetage du complexe sidérurgique, alors que ce dernier était menacé de fermeture avec une dette de près de 60 milliards de dinars”. Convaincu de la pertinence de sa politique de privatisation des entités économiques menacées de faillite, le secrétaire général du RND affirmera que “le problème du chômage menace autant les travailleurs encore actifs au niveau de ces entités industrielles, que les 40 000 jeunes qui arrivent chaque année sur le marché de l'emploi”. Pour le patron du RND, le cas des 1,5 million de chômeurs recensés “trouve sa solution dans le partenariat et l'encouragement de l'investissement privé, et non dans le maintien sous perfusion d'entités non performantes”. Pour Ouyahia, le foncier, en plus de l'argent des banques, reste le nerf de la future bataille économique. “On doit s'occuper de l'investissement industriel en permettant aux promoteurs d'acquérir le foncier devant servir d'assiette à leurs projets, notamment après la signature de l'accord de partenariat avec l'Union européenne ratifié par notre pays”, ajoutera-t- il. Cet intérêt pour l'économique doit être accompagné de mesures sociales telles que l'instauration d'une prime trimestrielle par enfant issu de familles déshéritées, de l'ordre de 1 500 dinars. Tahar B./A. Boukarine / A. Allia