La capitale est chargée d'histoire. Elle regorge d'un passé, constitué d'événements réels ou légendaires, attestant de l'empreinte des civilisations depuis l'époque punique jusqu'à la période ottomane en passant par les vestiges et autres trouvailles de l'ère romaine et phénicienne mis au jour suite à des fouilles. Mais l'usure du temps conjuguée à l'incurie de l'homme ont fait que ce patrimoine matériel en soit affecté. Durement parfois. Nous faisons abstraction d'un héritage enseveli dans les entrailles de notre sol, dont une infime partie a été exhumée. La lumière est braquée dès lors, sur la partie visible que résume le témoignage d'une richesse. Celui qui focalise l'attention, selon le centre d'intérêt des uns et la passion des autres. A travers les colonnes de certains titres de la presse, l'on nous annonce la restauration d'une partie de ce legs ancestral - le plus récent - que les autorités compétentes s'attellent à mettre en valeur. Architectes, archéologues et autres spécialistes dans le domaine de la réhabilitation œuvrent à redonner le lustre à ces biens culturels et en faire prendre connaissance à la nouvelle génération. Et ce n'est que de bonne guerre. Il est répertorié des centaines de villas, palais, mausolées, forts et édifices listés et classés patrimoine national. Certains édifices historiques font l'objet de restauration, d'autres sont en cours d'achèvement au moment où des dizaines attendent leur dépoussiérage. Djenane Lakhdar, Djenane Raïs Hamidou, villa Abdeltif et villa Mahieddine sont entre autres bâtisses qui viennent s'ajouter aux somptueuses demeures des XVIIe et XVIIIe siècles des chefs de la régence d'Alger, relevant alors de la Porte sublime. Il en est de même pour les palais situés dans la vieille médina comme Dar essouf, Dar el Cadi ou Dar Mustapha Pacha, dont la livraison ne saurait tarder, nous susurre-t-on. Ce qui n'est pas le cas pour la Citadelle, dont la cadence de restauration semble faire du surplace. Hormis le Palais des aghas, la mosquée des Janissaires et les anciennes écuries - transformées en galerie d'art - , les travaux de réhabilitation dans ce haut lieu vont cahin-caha depuis plus de deux décades. De guerre lasse. On s'y pliait à agir au coup par coup dans ce site qui porte le sceau du fameux coup de l'éventail. Quant à la nature de l'exploitation de l'ensemble de ces sites qu'il serait souhaitable de capitaliser, la question n'en reste pas moins posée.