Un vent venu d'Alger souffle sur le 20e Festival de Namur. Une grande soirée de gala est prévue lundi 26 septembre autour de la projection du dernier film de Mohamed Chouikh Douar de femmes, en compétition pour le Bayard d'or. Une délégation du ministère algérien de la Culture fera le voyage et le nom de Khalida Toumi est associé ici au déroulement de cette soirée spéciale, qui aura des prolongements en Belgique avec un hommage au cinéma algérien. Par ailleurs, le cinéma de Tunisie et celui du Maroc sont bien représentés à Namur parmi les quelque 200 films qui fêtent le 20e anniversaire du festival. Vendredi soir, le festival a levé ses rideaux dans le magnifique théâtre de Namur avec un concert de chants de la grande comédienne Sandrine Kiberlain, des chants bercés par une poésie à la Blaise Cendrars. Ensuite avec le film d'ouverture L'enfer, de Danis Tanovic, dont le récit et la forme constituent un hommage au grand cinéaste polonais disparu Kieslovski qui a fait une œuvre absorbante et rayonnante autour des thèmes : enfer, purgatoire, Paradis. Impliquant les remarquables actrices Emmanuelle Béart, Carole Bouquet, Karin Viard, Marie Giblain, la mise en scène de Danis Tanovic (qui a obtenu en 2002 un oscar pour No men's land) est d'une extrême sensibilité puisant des ressources raffinées dans la photographie et la musique en plus du scénario fascinant proche de l'imaginaire de Kieslowski et écrit d'ailleurs par celui qui fut son plus proche collaborateur Krystof Piesiewiz. Vrai lieu de rencontres de cinéastes du monde entier (francophones et francophiles), Namur accueille cette année encore un contingent impressionnant d'artistes de pays aussi divers que le Vietnam, l'Egypte, la Roumanie, la Palestine, le Togo ou le Venezuela... L'accueil des Belges est très chaleureux. Et on sent bien ici qu'ils tiennent comme fondamental que l'Algérie rejoigne les rangs de la francophonie.