La campagne de sensibilisation de la population sur le contenu de la charte pour la paix et la réconciliation nationale tire à sa fin. Le Président Bouteflika a animé, hier à Laghouat, l'avant-dernier meeting programmé à l'intérieur du pays. Néanmoins, la clôture de la campagne, entamée tambour battant à la fin août, aura lieu demain, lundi, avec un discours du chef de l'Etat à la Coupole du 5 Juillet, à Alger. Soucieuses de réussir ce rendez-vous, les autorités ont déjà réquisitionné des dizaines d'autobus pour acheminer des wilayas environnantes les personnes devant assister au meeting. Les travailleurs des administrations et des entreprises publiques de l'Algérois auraient reçu la consigne de se rendre au complexe Mohamed Boudiaf. Les partis de la coalition gouvernementale (FLN, RND et MSP), le PT et le Mouvement El Islah se sont également investis dans la promotion de cette charte devant faire l'objet d'un référendum jeudi prochain. Les principaux leaders de ces formations, appuyés par les médias et les administrations publics, ont sillonné le pays ces quinze derniers jours pour convaincre la population de voter en faveur de ce texte proposant, entre autres, d'amnistier les éléments des groupes islamistes armés qui envisageraient de déposer les armes. Malgré les moyens investis, le débat sur la charte pour la paix et la réconciliation nationale n'est pas allé à sens unique. Le « oui massif », pour lequel ont plaidé Abdelaziz Bouteflika et Ahmed Ouyahia, a été contrarié par le rejet du projet par des partis de l'opposition et des personnalités politiques tels Hocine Aït Ahmed et Abdelhamid Mehri. De leur côté, les organisations des familles de disparus et de victimes du terrorisme sont restées assez critiques par rapport au projet du Président Bouteflika. La campagne du « non » n'a cependant pas bénéficié de l'accès aux médias publics. Autre fait : la campagne pour la charte pour la paix et la réconciliation nationale a vu l'intrusion de thèmes étrangers au contenu du projet sur lequel les Algériens sont appelés à se prononcer le 29 septembre. Le dossier de la Kabylie et la problématique de l'officialisation de tamazight évoqués par le chef de l'Etat lors de son meeting du week-end dernier à Constantine auront ainsi pour effet, de l'avis des observateurs, d'instaurer un climat de tension le jour du vote. Au plan technique, les services du ministère de l'Intérieur ont indiqué, hier, que le corps électoral appelé à s'exprimer lors du référendum du 29 septembre sur le projet de charte pour la paix et la réconciliation nationale est de 18 313 594 électeurs, dont 903 727 inscrits sur les listes électorales de la communauté algérienne à l'étranger. L'on précise, par ailleurs, que 9994 centres de vote, comprenant 40 424 bureaux dont 380 itinérants, ont été mis en place à travers le territoire national. En outre, les pouvoirs publics ont mobilisé 400 000 agents pour encadrer les centres et bureaux de vote et superviser le scrutin.