La suppression des importations des véhicules de moins de trois ans est effective à partir d'aujourd'hui. Et c'est toute une panoplie d'activités périphériques à ce segment du commerce extérieur qui va languir sous peu. La mesure, si elle fait des heureux parmi les professionnels de la revente de véhicules neufs en Algérie - et encore qu'il ne soit pas si évident que cela pour certains concessionnaires -, des mécontents se recrutent en force parmi les habitués du marché de l'occasion. Il en est ainsi pour cette frange importante des demandeurs de véhicules de « moins de trois ans » importés d'Europe, plus particulièrement et pour une part écrasante de France. Une des raisons d'être de cette demande ? Sans doute qu'elles soient nombreuses les raisons qui ont fait s'exprimer cette demande à l'endroit des véhicules de moins de trois ans venus d'Europe et conçus en tout cas, à leur état neuf, pour une clientèle européenne. Selon l'opinion commune, un phénomène bien ancré dans l'imaginaire collectif des Algériens, le rapport qualité-prix de ces véhicules d'occasion dispute largement la place aux véhicules neufs importés par les concessionnaires. Supposées ou avérées, les qualités qu'on reconnaît aux autos destinées à l'Europe font s'ériger une demande qu'on s'imagine mal qu'elle disparaisse un jour sans avoir besoin de recourir à une décision politique. Au-delà du consommateur final, des cercles d'intérêts doivent avoir été malmenés par une telle décision qui, à coup sûr, a dû sonner le glas d'une part importante de l'économie informelle et des mouvements de trafic souvent organisés autour de l'acte d'importation du véhicule d'occasion. Si maintenant, il est question en revanche de canaliser cette demande bien réelle vers les circuits de l'offre organisée autour des concessionnaires installés en Algérie, il est loisible à cette même demande d'accéder à meilleur rapport qualité-prix des véhicules neufs commercialisés en Algérie. Il est attendu des pouvoirs publics de prendre en charge les « méfiances » de cette catégorie de consommateurs qui ont davantage besoin d'être rassurés sur les qualités des produits qui leur sont offerts. Il va sans dire ensuite que tous les services après-vente doivent être bien menés, que la qualité de la pièce de rechange soit la bonne. Et ce n'est pas tout puisqu'il va falloir maintenant bien évaluer le marché de l'automobile en Algérie pour se rendre compte que ce dernier a besoin d'investissements locaux au sens industriel du terme. Entreprendre la fabrication ou le montage de véhicules en Algérie ne peut être indéfiniment considéré ainsi comme une vue de l'esprit simplement parce que les commerçants auront voulu qu'il en soit ainsi ou qu'un jour une haute personnalité européenne, fut-ce-elle M. Guerrato, ait fait une déclaration dans ce sens.