Le nouvel espace introduit entre l'organe central, la direction des œuvres universitaires et les résidences universitaires va profondément modifier l'organisation et le fonctionnement de ce secteur au regard de la déconcentration des pouvoirs prévue par le décret exécutif n°03-312 du 14 septembre 2003 », estime Mohamed Amara, directeur des œuvres universitaires de Constantine-Centre, qui précise dans la foulée que le découpage prévu par cette nouvelle réglementation a fait éclater l'ancienne direction en deux structures ayant chacune à sa charge un secteur géographique : Constantine-Centre et El Khroub. S'agissant de la première institution, elle a pour mission la gestion de 5 résidences universitaires, à savoir Nahas Nabil, Abdelhamid Benbadis, Aïcha Oum El Mouminine, Mahmoud Mentouri et 8 Novembre appelée La ferme. La seconde a sous sa coupe les résidences de Slimane Zouaghi I et II, Aïn Smara, El Khroub, Lala n'Soummer sises à la nouvelle ville Ali Mendjeli et quelques annexes, dont celle de l'Inaata. Il souligne au passage qu'une deuxième résidence universitaire sera prochainement opérationnelle au campus de Ali Mendjeli où la pression exercée jusque-là devra se relâcher dans une proportion importante. « En marge des demandes d'hébergement exprimée par les anciens résidents, on doit répondre aux attentes de 6200 nouveaux étudiants, mais nos capacités réelles d'hébergement étant actuellement de 12 338 lits, toutes les demandes devraient être satisfaites et, à l'heure actuelle, 3100 étudiants ont d'ores et déjà bénéficié d'un lit », explique le directeur de la DOE Constantine-Centre qui souligne, en outre, que la demande exprimée est en deçà des prévisions faites par la tutelle sur la base d'un taux de réussite au bac de l'ordre de 42% et plus, alors que le taux enregistré en 2005 a été, selon les estimations de l'organe central, de 37%. Seule ombre au tableau, soulignée par le président de l'Union générale estudiantine libre (UGEL) de Constantine, « de nombreux étudiants ne retrouvant pas leur nom sur leur lieu d'affectation, ils ont été ballottés entre la DOE et la résidence désignée noir sur blanc. Ce contretemps a constitué une source de désagréments aux étudiants, notamment ceux qui résident loin du chef-lieu de wilaya ». Par contre, reconnaît le leader de cette organisation estudiantine, la décision d'affecter les étudiants dans les résidences les plus proches de leur site pédagogique a été saluée par l'ensemble de la communauté estudiantine. Allant dans ce sens, le directeur des œuvres universitaires de Constantine-Centre se réjouit, pour sa part, de l'impact positif de cette opération auprès des postulants. « Elle est le fruit d'une concertation étroite et de décisions collégiales prises avec l'ensemble des organisations estudiantines agréées, mais elle exige néanmoins des efforts qui se poursuivront sur deux, voire trois années pour espérer un résultat probant. » Toutefois, loin de se gargariser de ce coup gagnant, ce dernier avoue que « la réussite de cette action repose également sur l'assainissement des résidences universitaires gangrenées par des pratiques qu'il faut éradiquer au plus vite. » Dans sa ligne de mire, les « extras » qui occupent indûment et en toute impunité des lits dans différentes résidences universitaires. « Tolérance zéro : c'est à cette seule condition qu'il est permis d'espérer la réussite de cette opération d'assainissement à laquelle viendront s'ajouter d'autres actions visant le même objectif. » Abordant un sujet tout autant sensible aux yeux de la communauté estudiantine, le transport. Notre interlocuteur admet qu'il y a beaucoup à faire dans ce secteur longtemps décrié pour parer ou tout au moins corriger les lacunes relevées par le passé. « Ce point névralgique a été ainsi revu et corrigé et je pense sincèrement que nos étudiants seront satisfaits de la nouvelle organisation mise en œuvre pour cette rentrée 2005-2006. A commencer par le dépliant qui a été distribué à l'ensemble des étudiants et qui représente un plan de transport illustrant 1040 rotations environ, assurées par 260 bus affectées aux résidences universitaires mais également au profit des étudiants résidants dans les zones urbaines et sub-urbaines, à l'exemple des localités de Oued Seguène, Oued Athmania, Aïn Smara et Teleghma. » Soulevant le sujet de la restauration, un point de friction parmi les plus sensibles, Mohamed Amara croise les doigts dans l'espoir que les nouvelles dispositions prises à cet effet vont améliorer les repas et les conditions dans lesquelles ils seront servis aux étudiants, plus particulièrement aux pensionnaires des résidences universitaires. « Des consignes strictes ont été données aux services concernés afin que les menus arrêtés pour ce mois du Ramadhan puissent répondre à leurs attentes. » Pour le reste, il reste convaincu que le transfert des pouvoirs de gestion des restaurants U et des résidences universitaires devra à terme déboucher sur une gestion plus saine de ces structures, dont profitera en premier lieu la communauté estudiantine.