Les directeurs des cités universitaires s'occupent de la gestion de ce dossier jusqu'au 30 juin prochain. Du “nouveau” encore dans la prise en charge de l'épineux dossier des œuvres universitaires. C'est en fait un retour à la case départ et à la gestion initiale qui a montré ses limites. En effet, à quelques mois de la fin de l'année universitaire, le premier responsable de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique vient de décider de confier de nouveau les œuvres universitaires aux directeurs des cités universitaires. Ces derniers continuent de chapeauter ces prestations jusqu'au 30 juin prochain. Date à laquelle ils devront céder la gestion aux directeurs de wilaya des Offices des œuvres universitaires (Onou), tel que prévu dans le décret exécutif du 22 mars 1995. Cette décision nous a été confirmée par M. Harraoubia en marge des travaux du conseil des gouverneurs de l'Agence africaine de biotechnologie. Les directeurs ont été conviés, il y a quelques jours, à une réunion au siège de la tutelle où le ministre leur a fait part du gel de la nouvelle mesure. En effet, dans le cadre de la décentralisation des activités de l'Onou, M. Harraoubia avait installé 43 directeurs des œuvres universitaires auxquels il a confié la prise en charge des 200 cités universitaires. Des directions de l'Onou devaient être ouvertes dans les wilayas concernées. Mais peu d'actions concrètes allant dans le sens de la nouvelle vision ont pu être réalisées. Certains directeurs n'ont même pas eu droit à un siège. Le conflit qui a éclaté entre le ministre de l'enseignement supérieur et le directeur général des œuvres universitaires n'a fait qu'envenimer la situation. La décision de Harraoubia n'a pas été du goût de ceux qui ont géré leurs propres intérêts en se cachant derrière les prérogatives que leur conférait leur statut de décideur et unique gestionnaire des OU. Le premier responsable du département de l'enseignement supérieur a lui-même reconnu la mauvaise gestion des OU par les directeurs des cités U. “il est temps de mettre fin à des comportements frauduleux et illégaux de certains directeurs de cité universitaire”, avait souligné le ministre lors de l'installation des 43 directeurs le 27 décembre 2004. Des contraintes sur le terrain ont fait que les nouveaux gestionnaires des OU n'ont, à ce jour, pu jouir de toutes les prérogatives clairement définies dans le décret exécutif du 22 mars 2003. La loi donne plein pouvoir aux directeurs dans la réalisation, le suivi et le contrôle du fonctionnement des cités universitaires. La gestion des moyens matériels, financiers et des personnels est du ressort exclusif de ces directeurs qui sont ordonnateurs des crédits alloués par le DG de l'Onou. De même qu'ils sont appelés à élaborer périodiquement des rapports sur le fonctionnement des CU et de passer tout marché et contrat, notamment ceux liés à la restauration et à l'hébergement des étudiants. Enfin, les directeurs des œuvres universitaires devront donc patienter jusqu'au 30 juin prochain pour occuper réellement leurs postes. Cependant, à en croire certaines indiscrétions, la concrétisation de la nouvelle vision de gestion des œuvres universitaires n'est pas pour demain. “Il serait très difficile pour la tutelle d'appliquer cette mesure même après le 30 juin prochain. Il y a trop d'intérêts en jeu. Mais la situation est telle qu'une mesure courageuse doit être prise”, nous confie un cadre au ministère de l'enseignement supérieur. Et d'ajouter que le ministre “compte bien faire le ménage dans les cités universitaires”. M. B.