La célébration de la Journée mondiale du tourisme, le 27 septembre, est passée totalement inaperçue et sans intérêt dans les principales localités de la wilaya de Tipaza. Officiellement, la célébration n'a pas eu lieu en raison des préparatifs du scrutin du 29 septembre. Néanmoins, une association, l'Office local du tourisme (OLT) de Cherchell, a tenu quand même à célébrer l'évènement modestement, d'abord au niveau de son siège en présence des autorités locales, des députés de différentes tendances politiques de l'APN, d'un investisseur et de quelques citoyens, avant de se rendre sur certains sites historiques de la ville, en l'occurrence les musées archéologiques et les mausolées. L'avenir appartient au tourisme culturel, c'est ce que voulait expliquer Mohamed Korchi, président de l'OLT de Cherchell, lors de sa courte allocution devant les hôtes de la ville. « La réconciliation avec les vestiges et monuments qui illustrent le passage des anciennes civilisations dans cette région méditerranéenne depuis l'époque phénicienne (IVe siècle avant J.-C.) », « L'encouragement des populations à assumer ce passé de son histoire », « La prise en charge dans l'entretien et la réhabilitation des monuments appartenant au passé de la ville », « La mise en valeur de ces sites grâce à l'apport des supports publicitaires entièrement pris en charge par le ministère du Tourisme », « La perpétuation de l'art culinaire, les us et coutumes et l'artisanat, d'une part, et d'autre part, la préservation de l'art architectural des anciennes civilisations qui ont vécu dans cette cité fondée par les Phéniciens, dénommée Iol, avant qu'elle ne soit érigée en capitale de l'empire de Maurétanie sous le nom de Césarée durant l'ère du roi Juba II », tels étaient les point abordés par le président de l'OLT de Cherchell. « En 1962, la ville de Cherchell comptait 4000 habitants et 8 hôtels. Aujourd'hui, la population dépasse 50 000 habitants, la ville accueille des centaines de milliers de touristes et d'estivants, alors qu'elle n'est même pas dotée d'hôtels. Compte tenu de ses potentialités naturelles extraordinaires, j'estime qu'il est temps de se pencher sérieusement sur cet état des lieux », déclare-t-il. Selon l'autorité de daïra, Cherchell offre plusieurs opportunités pour des investisseurs potentiels intéressés par le secteur du tourisme. Abdelkader Bouferache, présent lors de la cérémonie, a fait un exposé sur son projet d'un centre touristique au niveau de la zone d'expansion touristique (ZET) de Oued Bellah, qui est implantée à 4 km à l'est de Cherchell. Cette ZET de grand standing, d'une capacité de 1000 lits, s'étend sur une superficie globale de 18 ha sur laquelle seront érigés un hôtel 4 étoiles de 190 lits, un centre commercial, un centre de regroupement des associations sportives et culturelles, un restaurant, deux piscines dont l'une couverte, trois courts de tennis et aires de jeu, des villas et bungalows 4 étoiles, un centre de thalassothérapie, un circuit pédestre et une station d'épuration des eaux. L'investisseur s'inspirera de l'architecture locale pour construire le centre touristique et compte se référer aux constructions des complexes touristiques à Dubaï, en faisant appel à une entreprise chinoise pour entamer les travaux de son projet. Club-Med a manifesté son intérêt pour se charger du management de ce futur complexe touristique. Cet investissement d'une valeur actuelle de 5 milliards de dinars, soit environ 60 millions de dollars, est en instance de finalisation de son montage financier. M. Bouferache, qui affirme qu'il est en possession de la décision d'attribution de ce projet touristique signée par le ministère du Tourisme, dont l'étude avait été conçue et achevée par un bureau d'études espagnol, nous informe que son apport personnel s'élève à 90 millions de dinars. Il a sollicité l'Etat pour l'acquisition d'un autre site afin de construire un centre touristique à Djanet. « Cela me permettra d'organiser des séjours au niveau d'un site balnéaire et un autre saharien pour le même groupe », dit-il. Selon les prévisions de l'investisseur, le centre touristique de Oued Bellah aura le mérite de créer en haute saison 580 emplois. La présence d'un centre touristique de grand standing tel que celui de Oued Bellah a également ses exigences. En premier lieu, la propreté, les commodités, la disponibilité des services demandés par les touristes. Hélas, la ville de Cherchell et ses environs accusent un grand déficit dans ce volet. La saleté et l'anarchie qui caractérisent les lieux suscitent moult inquiétudes auprès des authentiques Cherchellois. Conséquences néfastes de l'exode massif désorganisé. Les autorités locales de Cherchell seront mises à contribution pour remettre à niveau leur territoire dans un court délai. La pollution et la dégradation des sites et de l'environnement n'ont jamais rimé avec le développement des activités touristiques.