Quelle relation y a-t-il entre une décharge et un collège ? Si à priori, aucun lien ne devait en principe exister, à Belle vue (Oran), non seulement une relation intime existe, mais pis encore : Une décharge sauvage ponctuée par un long égout à ciel ouvert phagocyte un CEM. Voilà cinq ans, depuis la création de ce collège, que les ordures s'amoncellent autour du CEM Khemisti 2. Un collège où sont scolarisés 800 enfants et où convergent les ordures ménagères de la cité des enseignants, dite des 525 logements. Cela fait cinq ans que les responsables de cet établissement scolaire réclament, en vain, la fermeture de cette décharge et l'aménagement de l'égout qui coule tout près le l'accès principal de ce collège. Les riverains, qui craignent pour la santé de leurs enfants scolarisés, demandent au secteur municipal El Menzeh de « fermer cette décharge. » La commune a certes réagi mais a opté pour une solution provisoire, en enlevant des ordures. Les riverains ne se contentent pas de voir entreprise « une simple collecte et l'élimination des déchets ménagers de cette décharge. » Ils demandent « une solution définitive de la commune appelée à interdire carrément cette décharge ». Mais d'abord, faudra-t-il, au préalable, placer des bacs à ordures dans la cité car aucun moyen de collecte des déchets ménagers n'est prévu ici. « C'est une catastrophe », réagit pour sa part, Kamel Mohamed, le directeur de ce CEM. Ce dernier met en garde « essentiellement contre le fait que cette décharge et cet égout à ciel ouvert, nuisent à l'environnement et représentent une menace à la santé publique des collégiens. » Ce responsable rejoint ainsi les riverains et les parents d'élèves qui réclament une solution définitive : « fermeture immédiate de cette décharge et que l'on garantisse qu'aucun dépôt d'ordure ne sera plus toléré à proximité de cet établissement » Pour Kamel Mohamed, (ancien secrétaire national de l'UGTA), « l'unique solution est de prévoir des bacs à ordures, correspondant mieux aux standards écologiques. » La solution ? La loi stipule que dans ce cas de figure, « la commune devrait adresser au propriétaire du terrain qui abrite la décharge, une mise en demeure tendant à l'enlèvement des déchets et à la réhabilitation du site (...) En cas d'inexécution, dans un délai imparti, la commune fera enlever les déchets et effectuer les travaux de réaménagement (il est possible de faire appel à une entreprise - code des marchés publics). » La loi fixe un délai raisonnable (1 mois environ) pour la réalisation des travaux. Quand on sait que les décharges d'ordures contiennent de la dioxine, un polluant classé cancérigène, l'on réalise aisément que les conséquences peuvent être alarmantes sur la santé des enfants. Une chose est sure : Pour les riverains qui ont des enfants scolarisés au pied de cette décharge, ce site est ainsi désigné comme « un lieu où chercher des pics de cancer. »