La situation en Russie est absolument stable. Cette constatation qui a précédé l'entretien télévisé de plusieurs heures du président russe, Vladimir Poutine, avec ses concitoyens, semble résumer de la façon la plus exhaustive la situation qui prévaut actuellement en Russie. L'essor économique de la Russie qui représente en moyenne 7% par an depuis ces cinq dernières années a résolu une partie considérable des problèmes auxquels l'administration de Vladimir Poutine s'était heurtée en 2000, au début de son premier mandat présidentiel. Le pays a amélioré de façon radicale sa situation internationale et sa réputation mondiale en remboursant une partie de sa dette extérieure. En 1999, cette dernière s'élevait à 150 milliards de dollars dépassant de six à sept fois le chapitre des produits du budget fédéral, et était comparable au montant du produit national annuel. Aujourd'hui, elle représente seulement 16% de son PIB, un des meilleurs résultats d'Europe, comme l'a fait remarquer avec satisfaction Vladimir Poutine. Le niveau de vie de la population s'est amélioré de façon substantielle, facteur important de stabilité politique intérieure. Pour cette raison, le président ne perd jamais de vue les indices économiques- clés, dont l'un des principaux est la hausse des revenus réels de la population. Cette année, a-t-il indiqué, elle sera de 8,5 à 10%, déduction faite de l'inflation, soit deux fois plus élevée qu'en 2004 où les revenus de la population s'étaient accrus de 5,5%. Vladimir Poutine considère la croissance économique comme un facteur de stabilisation de la situation dans le pays. Cette prise de position reste caractéristique de son style politique durant toute sa Présidence. L'essor économique, constaté depuis ces cinq dernières années, permet de réduire le coût social des réformes économiques qui, à leur tour, stimulent le progrès économique. Le résultat économique évident se traduit par l'amélioration du niveau de vie de la population sous forme d'une hausse de ses revenus réels. Le résultat politique prend la forme de la stabilité que Vladimir Poutine a évoqué au début de son entretien télévisé avec ses concitoyens. Il est évident que le président est également enclin à considérer à travers le prisme du développement économique les principaux problèmes de la Russie, notamment la situation dans le sud du pays et en Tchétchénie. Le chômage massif au Daghestan, en Ingouchie et tout particulièrement en Tchétchénie où, pour un emploi vacant, il y a 500 candidats, principalement des jeunes gens, est une situation « absolument inadmissible », selon son expression. Pour la redresser, estime Vladimir. Poutine, il faut multiplier les possibilités économiques, créer de nouvelles entreprises, implanter une base économique dans les républiques du Sud. Ce processus a déjà démarré et le nombre des travailleurs ne cesse d'augmenter. Cependant, entraîner les républiques du sud du pays dans la vie économique active sera, sans conteste, une tâche extrêmement difficile pour les autorités russes, non moins difficile peut-être que le démantèlement des foyers de menace terroriste en Tchétchénie. Le président l'a reconnu lui-même, indirectement, en laissant comprendre que les autorités fédérales ont des « plans concrets » concernant l'économie du sud du pays, mais il sera « impossible de les réaliser du jour au lendemain. » Néanmoins, il découle des réponses du président que d'une façon générale l'essor économique - outre qu'il a stabilisé la situation générale en Russie - a déjà réuni les principales conditions nécessaires au règlement des principaux problèmes de la santé publique, de l'enseignement, du logement. L'Etat qui s'est enrichi au cours de ces cinq dernières années a les moyens d'aider à la résolution de ces problèmes en débloquant des ressources et des crédits, sans renoncer à la réforme économique de la sphère sociale. La stabilité obtenue grâce à la croissance économique rend cette tâche parfaitement réalisable. Ambassade de Russie à Alger