La 59e assemblée annuelle du FMI et de la Banque mondiale s'est tenue récemment à Washington, aux USA, pour discuter du travail des deux institutions de Bretton Woods. L'Algérie a été représentée par une délégation conduite par le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Laksaci. Intervenant devant le Comité international monétaire et financier du FMI au nom du groupe composé de l'Algérie, de l'Afghanistan, du Ghana, de l'Iran, du Maroc, du Pakistan et de la Tunisie, le gouverneur de la Banque centrale a estimé que le Fonds « doit se tenir prêt à soutenir les balances de paiements des pays en développement importateurs de pétrole », rapporte l'agence APS. Selon M. Laksaci, le FMI devrait adopter cette attitude « particulièrement pour les plus pauvres d'entre eux, afin de limiter l'impact des prix élevés du pétrole sur leur économie », ajoute la même source. Abordant la question du pétrole, le gouverneur de la Banque d'Algérie a estimé que « bien que les prix élevés du pétrole n'aient eu jusqu'à présent qu'un impact limité sur l'économie mondiale, une plus grande stabilité des marchés pétroliers pourrait améliorer la prévisibilité, encourager l'investissement dans le secteur et contribuer à soutenir l'expansion globale ». Pour atteindre ce but, le même responsable a appelé à « une coopération effective entre les consommateurs et les producteurs » et à établir des « actions concertées de la part de tous ». Il a mis également l'accent sur « l'amélioration de la transparence des données relatives au marché, la promotion de l'utilisation efficiente et la conservation de l'énergie ainsi que la diversification des sources d'énergie ». Concernant les pays à faible revenu, M. Laksaci a indiqué que « malgré les progrès importants réalisés en matière de stabilité macroéconomique et de mise en œuvre des réformes structurelles », ces derniers « continuent à faire face à des défis considérables ». C'est la raison pour laquelle, le gouverneur de la Banque d'Algérie a appelé à un « soutien plus fort de la part de la communauté internationale », et ce, pour que ces pays « atteignent les Objectifs de développement du millénaire visant pour l'essentiel à réduire la pauvreté ». Par ailleurs, tout en saluant la décision du G8 d'annuler à 100% la dette des pays pauvres lourdement endettés à l'égard de l'Association internationale au développement, filiale de la Banque mondiale, de la Banque africaine de développement et du FMI, M. Laksaci a indiqué : « Cette initiative devrait contribuer à assurer la soutenabilité de la dette dans ces pays et libérer des ressources pour promouvoir la croissance et réduire la pauvreté. » Il convient de rappeler à ce propos que le nouveau président de la Banque mondiale, Paul Wolfowitz, est entré en fonction en juin dernier. Il a tenu à placer cette 59e assemblée annuelle sou le signe du renouveau de la coopération Nord-Sud. « Ce sera l'occasion pour les pays développés de montrer leur ferme volonté d'appuyer les pays pauvres de la planète », a-t-il déclaré. Les 184 ministres des Finances et gouverneurs de banques centrales de la planète ont eu durant cette assemblée à plancher, entre autres, sur la réduction de la dette des pays les plus pauvres, la lutte contre l'extrême pauvreté et l'avenir des institutions de Bretton Woods.