Les Conseils des gouverneurs du groupe de la Banque mondiale (BM) et du Fonds monétaire international (FMI), tiendront du 20 au 22 octobre, à Washington, siège des deux institutions financières internationales, leurs Assemblées annuelles, auxquelles prendra part une délégation algérienne qui sera conduite par le ministre des Finances, Karim Djoudi, comprenant notamment le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Leksaci. Ces séances plénières seront précédées, dès le 16 octobre, par des réunions ministérielles multilatérales de groupes de pays (ministres des Finances du G7, ministres de l'Economie et des Finances du G24, groupe des Dix, ministres africains des Finances et diverses autres instances et d'une série de rencontres régionales ou thématiques réservées à la présentation de rapports et conclusions sur le développement et des projets en cours. Ces rencontres d'automne, donneront, par ailleurs, l'occasion au Français Dominique Strauss-Kahn et à l'Américain Robert Zoellick, fraîchement nommés à la tête du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale (BM) de rendre aux institutions jumelles de Bretton-Woods leur légitimité perdue. Ces rencontres donneront également l'occasion aux délégués des 185 pays membres de faire avancer un certain nombre de revendications invitant de plus en plus les instances internationales à s'impliquer davantage dans le développement des pays les plus faibles, à prendre en charge leurs préoccupations et adapter leurs outils de coopération aux réalités économiques mondiales, explique-t-on à Washington. Par ailleurs, les rencontres au sein du Comité monétaire et financier international (CMFI, le 20 octobre) et du Comité de développement (le 21 octobre), permettront aux délégués des pays membres et aux hauts fonctionnaires et experts du FMI et de la BM, de reprendre les différentes conclusions, propositions et décisions prises lors de la dernière réunion de printemps, tenue à Washington, les 14 et 15 avril 2007, et les points avancés au cours de la précédente Assemblée annuelle, organisée à Singapour (19 et 20 septembre 2006). Ces réunions ont toujours été jugées par les délégués algériens comme "extrêmement utiles" en ce qu'elles permettent à chacune des 185 délégations membres d'améliorer leur niveau d'information sur les évolutions enregistrées à la fois au plan mondial et au plan régional, mais aussi de faire avancer un certain nombre de dossiers, dont celui des réformes internes des deux institutions. Parmi les revendications soutenues par les pays en développement, dont l'Algérie, figure notamment un point sur l'évolution du travail de réforme interne initié au FMI pour surtout donner la place qui revient à ces pays dans la prise de décisions concernant la conduite de l'économie mondiale et leur développement, mais aussi l'amélioration des mécanismes de surveillance des économies mondiales, l'adoption de mesures pour rendre plus efficaces les apports financiers en direction des PVD et la question de l'augmentation de l'aide publique au développement suivant les engagements souscrits par la communauté internationale aussi bien a Monterrey, en 2002, au Sommet mondial de 2000 qu'aux Sommet du G8, en juillet 2005 a Gleneagles (Ecosse) et en Allemagne en 2007. Les réunions du FMI et de la BM sont aussi l'occasion d'aborder un large éventail de questions intéressant notamment la gouvernance, les énergies propres, le commerce international, la protection de l'environnement, le processus de révision des politiques monétaires, budgétaires et autres des pays membres, la révision des mécanismes devant assurer les équilibres mondiaux et la poursuite de la croissance des économies mondiales. L'Algérie, qui reste solidaire des revendications des pays en développement, avait été désignée, au dernier rendez-vous de Singapour, pour présider les Assemblées annuelles d'octobre, au cours desquelles elle défendra les préoccupations des pays et régions auxquels elle appartient, tout en s'attachant à traduire les tendances générales de l'économie mondiale dans son ensemble. La présidence signifie l'ouverture de l'Assemblée annuelle par un discours qui sera prononcé par le représentant de l'Algérie, en l'occurrence le ministre des Finances, Karim Djoudi, attendu dès demain à Washington, en sa qualité aussi de gouverneur de l'Algérie auprès de la BM et de représentant régional auprès du CMFI, place assurée jusque-là par le gouverneur de la Banque d'Algérie. Ce discours, explique-t-on auprès de la représentation algérienne, sera donné au nom des deux institutions (BM et FMI), pas au nom de l'Algérie, avec cependant une "touche personnelle" en tant que pays africain, arabe, maghrébin et en tant que PVD pour délivrer les "messages qui paraîssent les plus conducteurs pour le futur".