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Panique à Skikda
Deuxième explosion au terminal pétrolier
Publié dans El Watan le 06 - 10 - 2005

Une partie de la population de la ville de Skikda a passé une nuit de panique et de peur. Seule. Sans informations ni aucun apport psychologique pour apaiser les esprits. Son seul repère était une gigantesque boule rouge de plus de 200 m de diamètre qui n'a pas cessé, une nuit durant, de lézarder le ciel.
Les rumeurs les plus folles avaient circulé durant toute la nuit de mardi à mercredi et les portables n'arrêtaient plus de sonner. A minuit, le bac n°105 qui s'enflammait depuis la matinée s'est écroulé comme un château de sable dégageant une gigantesque flamme. Le pétrole qu'il contenait encore s'est alors déversé sur les alentours. Le feu, vu des hauteurs de la cité Zeramna donnait l'impression d'avoir gagné d'autres espaces et qu'il allait engloutir toute la plateforme pétrochimique. Apocalyptique. A ce moment, les habitants de Zeramna, de Hamrouche Hammoudi, de Hammadi Krouma ainsi que l'ensemble des agglomérations limitrophes de la plateforme pétrochimique allaient être pris de panique et de peur. « Réveillez-vous, réveillez-vous, l'usine va exploser. » Cette sentence allait mettre le feu aux poudres surtout quand chacun vient à émettre sa « version ». Certains affirmaient : « Je viens de recevoir un coup de fil de la plateforme pétrochimique. On dit que toute la zone va disparaître et Skikda avec. » D'autres vont encore plus loin : « Si la zone explose, il ne restera aucun vivant sur un rayon de 50 km. » Personne ne savait réellement ce qui se passait et les giclées rougeâtres qui illuminaient de temps à autre le ciel constitueront un élément favorable à toutes les suspicions. D'autres citoyens sont plus résignés : « Mais où dois-je aller ? Je préfère rester chez moi pour y mourir. Je vous conseille d'aller vous coucher. » A la télé, on passait autre chose pourtant un simple communiqué, même fait dans l'urgence, aurait suffi à apaiser les gens et à les calmer, car le risque de la panique générale était réel. On aurait pu à la rigueur et exceptionnellement permettre à la radio locale d'émettre des messages pour appeler les citoyens concernés à plus de calme. On aurait pu, mais on ne l'a pas fait. Point. Car il fallait voir pour comprendre. Des enfants qui pleuraient et qui supplient leurs parents de les emmener ailleurs. Des populations entières laissées dans le désarroi. Elles passeront de longues heures à attendre que le ciel leur tombe dessus. A tout moment. Plusieurs d'entre eux qui disposent de véhicule n'attendront pas longtemps pour mettre le contact. Les autres tentent de joindre un parent ou un ami. A Zeramna, une solidarité s'est vite installée entre les habitants qui se sont vu proposer une entraide pour partir de cette cité qui se trouve à moins de 3 km à vol d'oiseau de la boule de feu. Les habitants de Msouna, de Barrot, d'El Guelta avaient préféré quitter leur demeure. Ils étaient les plus exposés aussi bien à la chaleur dégagée qu'à toute éventuelle explosion. La peur s'est installée et d'interminables cortèges se sont alors formés. Certains ont préféré regagner le centre-ville estimant qu'il serait à l'abri des risques, d'autres ont carrément fui Skikda. A 2h, les langues de flammes déversées parviennent au bac 106 qui prit feu aussitôt. L'espace du sinistre s'est alors étendu et les flammes deviennent plus hautes. Au moment même, des files de véhicules prennent naissance devant les stations d'essence. Un père de famille à bord de son véhicule raconte : « Je veux faire le plein et quitter cette ville maudite. Je ne veux pas mourir calciné. » Au centre-ville, et mis à part les veilleurs du Ramadhan, les rues étaient d'un calme platonique. Il est vrai que la disposition, en paravent du mont du Mouadher, empêche de voir les flammes à partir de ces lieux. N'empêche. A Hammadi Krouma, on a assisté à un exode massif des habitants, poussant le maire de la localité à intervenir pour mettre à la disposition de l'ensemble des citoyens apeurés des moyens de transport collectifs. Le maire a estimé : « La position de notre localité est la plus fragile par rapport à d'éventuels dangers émanant de la plateforme pétrochimique. Il nous fallait rassurer et assurer ces citoyens en mettant à leur disposition des moyens de transport pour éviter toute surprise. » Et d'ajouter que la grande panique des citoyens a énormément perturbé cette opération. D'autres familles, plus de 350, ont préféré plier bagage pour s'abriter dans la commune de Aïn Bouziane, à plus de 60 km de Skikda. Le maire de cette localité s'est montré disponible à les accueillir. Des dizaines d'autres familles se sont dirigées vers Constantine, Guelma et Annaba. La seule initiative locale enregistrée au chapitre de l'apport des autorités locale à une population en détresse a été accomplie par un vice-président de la commune de Skikda qui, après s'être rendu sur les lieux du sinistre, s'est dirigé par la suite vers l'ensemble des mosquées de la commune. Il a demandé aux imams de penser à s'adresser aux fidèles qui viendront accomplir la prière du Fijr pour les rassurer et les convaincre que le plus grave est déjà passé. La levée du jour d'hier était la plus attendue de toutes. Les Skikdis, journaux en main, commentaient le cauchemar. « De toute façon, on finira un jour ou l'autre par payer les frais de l'incompétence », ricane un citoyen sans aucun état d'âme. Les habitants de Skikda savaient hier qu'ils venaient, une fois encore, d'échapper à l'apocalypse. Mais cette fois était de trop. D'incident en incident, de deuil en deuil, l'alibi économique présenté souvent par certains pour minimiser leur incompétence et justifier l'erreur se fond crescendo, comme le fut le bac 106. L'intérêt national qu'on brandit à chaque malheureux événement ne doit plus se limiter à un calcul d'épicier, mais plutôt au devenir des populations. Car n'en déplaise à toutes les valeurs boursières du monde, la véritable richesse d'un pays, ce sont d'abord le bien-être, la sécurité et le développement de ses propres enfants. Qu'on se le répète !

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