Le Syndicat national des pilotes algériens (SPLA) a décidé d'un mouvement de grève consistant à retarder tous les vols en partance d'Alger, Houari Boumediene, de deux heures. Cette grève fait suite aux sanctions prises contre un pilote de ligne qui a refusé de dépasser l'amplitude de ses heures de vol. Le SPLA explique ce refus comme « un acte de courage et de citoyenneté » car un pilote qui accepte de voler plus que ne le permettent la loi et... son physique s'expose et expose ses passagers à un danger fatal qui est tout simplement le crash de son avion. Ce même syndicat a décidé dans une réunion tenue en mars dernier de recourir à ce genre de protestations dès qu'un des leurs est sanctionné dès qu'il a respecté la réglementation en vigueur. « On fonctionne en contradiction totale de toutes les lois de l'aviation civile et de la République, nous dira un pilote de ligne, membre du SPLA. Il y a parmi nous des mercenaires qui bossent plus de 14 heures d'affilée, et ce contre toutes les lois en vigueur. Ces pilotes font de la sollicitation auprès de la direction alors que nous devrions fonctionner avec une programmation. » Le syndicat des pilotes avait entamé des négociations avec Air Algérie qui se sont soldées par des promesses qui devaient voir le jour après le programme d'été que le syndicat n'a pas voulu perturber. Malheureusement, il n'y a eu aucun écho de la part de la direction depuis. Pis, un pilote a été sanctionné en se tenant à la réglementation. « Il y a actuellement un cumul de plus d'un siècle de congés concernant les pilotes. Et la direction ne cesse de recruter des pilotes sans expérience aucune, alors que nos confrères qui étaient à la compagnie Khalifa Airways formés par Air Algérie chôment toujours ». « Lors de notre assemblée générale tenue le 1er octobre, on a donc décidé de passer à la vitesse supérieure en enclenchant un mouvement de grève qui consistera à retarder tous les vols de deux heures à chaque fois que la direction enfreindra le règlement », nous dira encore le syndicaliste. Nous apprendrons dans cette même optique que le défunt pilote du vol Alger-Tamanrasset qui a crashé revenait de Chine et avait donc à son actif plus d'heures de vol qu'il n'en fallait. « Des révélations, il y en aura beaucoup à l'avenir, car apparemment il faut frapper fort pour se faire entendre et assurer la sécurité de nos passagers. Sachez que le vol Tlemcen-Lyon a été annulé à l'approche de l'été pour permettre à Aigle Azur d'en prendre le monopole. De même qu'un Boeing 747 en mauvais état a été affrété en été pour rapatrier nos pèlerins de Djeddah. Cet avion a passé son temps dans nos ateliers pour réparation et on a été obligés d'en louer d'autres, dans l'urgence, à des prix prohibitifs », conclura notre interlocuteur.