Le SPLA dénonce plusieurs dépassements de leur voie hiérarchique. Le conflit opposant les pilotes d'Air Algérie à leur employeur a atteint l'enlisement au point où le Syndicat national des pilotes algériens (SPLA) est carrément entré dans la logique de la grève. C'est du moins ce qui ressort de la réunion ordinaire tenue, hier, au siège du syndicat où les pilotes ont passé en revue les différents points liés à leur situation professionnelle jugée inacceptable. À rappeler que le dernier incident en date remonte à peine à la semaine dernière où le syndicat a été contraint de recourir à la grève. Cette dernière consistait à retarder les vols en partance d'Alger de deux heures, et ce, pour protester contre la décision de la direction de sanctionner un pilote pour avoir refusé de poursuivre le travail après avoir dépassé l'amplitude de ses heures de vol. Une décision qui n'a jamais été rendue effective, mais dont la menace a bel et bien été proférée selon un membre du syndicat. “Mercredi dernier, le syndicat a reçu la visite de l'huissier de justice le convoquant à se présenter au tribunal le 7 novembre prochain. Et pour cause M. Benouis, P-DG de la compagnie, a déposé une requête auprès du tribunal pour annulation de la consignation des protocoles au greffe”, a déclaré notre interlocuteur estimant que c'est là une démarche tout à fait illégale. Une démarche qui, visiblement, n'a pas manqué de susciter l'ire des pilotes qui ont décidé de préparer la grève dont la date sera annoncée ultérieurement et publiquement lors d'une conférence de presse. Une radicalisation qui est aussi justifiée, selon le syndicat, par d'autres dépassements manifestés par la voie hiérarchique à l'exemple de la décision de renforcer la flotte algérienne en affrètement des appareils de l'étranger, précisément de la Turquie. “Ces avions turcs ne sont pas admis dans les pays européens et ne desserviront de ce fait que les pays arabes à l'exemple de Djeddah…”, a dénoncé le syndicat qui s'élève aussi contre la décision de recourir au service des Turcs également pour piloter ces avions. Les anomalies ne s'arrêtent pas là, selon le SPLA, et résident aussi dans la correspondance datée du 11 octobre dernier, émanant du secrétaire général de la DG. Celle-ci fait part de l'intention de la DG de procéder à la dénonciation des protocoles d'accord datant de 1992. Autrement dit, des changements qui concerneraient probablement l'augmentation des heures de vol et qui interviendraient dans les tout prochains jours. Raison pour laquelle le syndicat se prépare à une riposte égale. Nabila Saïdoun