Les 6 ressortissants yéménites interpellés en juin dernier par les services de la police judiciaire de Annaba sont en grève de la faim depuis le 1er octobre. Selon une source proche du milieu carcéral, les 6 détenus revendiquent l'abandon de la qualification de membres du réseau Al Qaîda dans l'accusation, le droit au rattrapage universitaire et la visite d'un représentant de l'ambassade de leur pays à Alger, dont ils dénoncent l'indifférence vis-à-vis de leur situation. Rappelons que ces 6 Yéménites avaient été arrêtés en juin 2005 par la police judiciaire de la wilaya de Annaba. Ils ont été aussitôt inculpés et placés sous mandat de dépôt pour faux et usage de faux et piratage des moyens de communication. La découverte de communications téléphoniques de longue durée en provenance ou à destination de différentes capitales du monde connues pour être des bases ou objet de l'intéressement d'Al Qaîda allait imposer une autre tournure aux dossiers. Il y avait également cette apparente préméditation dans les échecs répétés des études universitaires de A.A., apparemment meneur du groupe. Agé de 40 ans, marié et père de 2 enfants, A.A. préparait depuis de longues années un magistère en chimie à l'université Badji Mokhtar. Pour le procureur général près la cour de Annaba, pareille démarche n'a rien d'original car adoptée par les détenus pour attirer l'attention sur eux. « Elle est généralement appliquée par ceux qui veulent éviter que des faits plus graves soient découverts lors de l'instruction. Ce qui ne nous empêche pas d'être constamment en contact avec les grévistes avec lesquels nous discutons. En ce qui concerne le cas des étudiants yéménites, nous ne pouvons rien faire tant que l'instruction ne sera pas achevée », a-t-il précisé.