Le chef d'Al Qaîda dans la Péninsule arabique, et son adjoint assistaient à la réunion, des «dirigeants du groupe figurent parmi les morts» selon l'armée. L'armée yéménite a tué jeudi 34 membres présumés d'Al-Qaîda, dont des responsables du réseau, dans un raid aérien qui a visé une réunion du groupe dans le centre du Yémen, portant à 68 le nombre des tués parmi les activistes extrémistes en huit jours, selon des sources de sécurité. «Le raid a été mené au moment où des dizaines de membres d'Al Qaîda étaient réunis à Wadi Rafadh», une région montagneuse isolée dans la province de Chabwa, à 650 km à l'est de Sanaa, a indiqué une source au sein des services de sécurité. Le chef d'Al Qaîda dans la Péninsule arabique, Nasser Al-Whaychi, et son adjoint, le Saoudien Saïd al-Chahrani, étaient présents à la réunion, a indiqué la même source, qui n'a pas été en mesure de dire s'ils avaient péri dans le raid. Elle a cependant indiqué que d'autres «dirigeants du groupe, dont Saad al-Fathani et Mohammed Ahmed Saleh al-Oumir, figurent parmi les morts». Selon cette source, Mohammed al-Oumir était la personne qui avait fait récemment une apparition publique lors d'un rassemblement dans la province d'Abyane (sud-est) et dont la télévision satellitaire arabe Al-Jazeera a diffusé mardi une vidéo. «Des Saoudiens et des Iraniens, présents à la réunion de Wadi Rafadh, figurent aussi parmi les morts», a assuré la même source sans donner plus de détails. «Les participants à la réunion préparaient des attentats contre des installations économiques au Yémen, en représailles aux opérations de la semaine dernière», a déclaré un responsable yéménite sous couvert d'anonymat. Le bilan du raid de jeudi porte à 68 le nombre, annoncé à Sanaa, de morts en huit jours parmi les membres d'Al Qaîda dans la Péninsule arabique, qui regroupe les branches yéménite et saoudienne du réseau d'Oussama Ben Laden. Le 17 décembre, l'armée avait mené un raid contre un camp d'entraînement d'Al Qaîda dans la province d'Abyane, tuant 30 activistes. Ce premier raid avait aussi coûté la vie à 49 civils, dont 23 enfants et 17 femmes, selon des sources politiques et tribales. Le même jour, les forces gouvernementales avaient tué quatre autres membres d'Al Qaîda à Arhab, à 35 km au nord de Sanaa, dans ce que les autorités avaient alors présenté comme une campagne d'«opérations préventives» contre des activistes d'Al-Qaîda «qui planifiaient des attentats». L'ambassade de Grande-Bretagne à Sanaa était la cible d'un attentat suicide que préparait une cellule d'Al Qaîda Arhab, a révélé jeudi le ministère yéménite de la Défense. «Les forces de sécurité vont continuer à traquer les terroristes (...) et à mettre en échec leurs plans criminels», a affirmé une source de la Commission supérieure pour les affaires de sécurité, appelant la population à coopérer dans leur lutte contre Al Qaîda. «Ceux qui donnent refuge ou aident les terroristes d'Al-Qaîda (...) s'exposeront à des poursuites judiciaires», a-t-elle averti. «La lutte contre le terrorisme et l'éradication de l'extrémisme est une urgence nationale», a déclaré le vice-Premier ministre pour les Affaires de défense et de sécurité, Rached al-Alimi. Le Yémen, pays d'origine de la famille d'Oussama Ben Laden et allié des Etats-Unis dans leur guerre contre le terrorisme, enverra le 20 janvier à Washington son ministre des Affaires étrangères pour examiner la coopération «en matière de sécurité et de lutte contre le terrorisme», selon le ministère de la Défense. Après ce nouveau raid contre Al-Qaîda, la Maison-Blanche a réitéré son soutien aux autorités yéménites. «Comme nous l'avons dit précédemment, le président soutient les efforts du gouvernement du Yémen pour éliminer les éléments terroristes dans son pays. Nous continuons à soutenir ces efforts», a déclaré le porte-parole adjoint de la présidence, Bill Burton.