Voix de velours au timbre chaud et fin, particulièrement sur le registre du « hawzi », c'est le succès de L'Mima, spécialement composée par le vétéran Rabah Driassa qui l'imposera auprès du grand public. Née en 1958 à La Casbah d'Alger, cette brillante interprète serait originaire des environs de Cherchell. Elle fut élève à El Mossilia, mais elle ne finit pas ses études musicales. « Elhane oua Chabab », l'émission de télévision consacrée aux jeunes talents, la révèle au public en 1973 alors qu'elle n'avait que 15 ans. Par le timbre particulier de sa voix, elle introduit une note de fraîcheur dans l'interprétation du hawzi. Leytim lui servira de prélude avant le grand succès de Ya l'Mima. Sa collaboration avec deux compositeurs confirmés, Maâti Bachir et Tahar Benhamed, ne lui apporte que des satisfactions : Yal Warda et El Khatem. Ses duos avec Chaou (El Waldine et Kahwa ou Latey) et Kouffi (Yassadni et Lazem Tedbir) ne passeront pas inaperçus. Bercée par ces mélodies que les femmes se transmettent de génération en génération, la presque totalité de sa carrière reste, toutefois, marquée par deux personnalités : Maâti Bachir pour la composition (Aâmrat Dari, Lqit Lghzel, El Mouhami, etc.) et Saloua pour les conseils. Enseignante, elle quitte son travail pour se consacrer à la musique et à son foyer. Questionnée sur ce qu'elle pense des partis politiques (en 1990), elle a répondu : « Mon parti à moi c'est mon public et ma politique c'est la musique. » En juin 1994, elle annonça brusquement son retrait définitif de la scène artistique, allant jusqu'à demander à la radio et à la télévision de cesser la diffusion de ses chansons. Elle insistera sur le fait que les raisons de son retrait sont « volontaires et personnelles ». Toutefois, elle reprendra le chant de manière discrète et s'installe à Marseille en 1996. Depuis, c'est sur les scènes françaises qu'elle se produit le plus, notamment durant le mois de Ramadhan.