L'agglomération de Sebaâ Chioukh, dans la daïra de Remchi, 40 Km du chef-lieu de wilaya, a vécu avant-hier une chaude journée. En effet, dans la matinée, plus de 200 personnes, des jeunes en majorité, ont obstrué la route principale avec des pierres et des troncs d'arbres et brûlé des pneus isolant davantage leur bourgade du reste de la région. Les manifestants dénonçaient particulièrement le manque d'eau potable dont la gestion est confiée à l'APC. Mais, les conditions très précaires dans lesquelles vivent les villageois sont à l'origine de ce mécontentement. « A quelques kilomètres du chef lieu de wilaya, nous sommes des morts- vivants, des laissés pour compte. Nous n'avons pas l'impression de vivre dans un pays démocratique. Pour attirer l'attention des hautes autorités de l'Etat, nous avons coupé la route » affirme en colère un groupe de jeunes, le lendemain de la révolte. Dans l'après-midi, la colère a été telle qu'un renfort des éléments de la gendarmerie nationale a été dépêché de Tlemcen. Les militaires ont dû user de bombes lacrymogènes pour disperser les émeutiers. Aucune blessure grave n'a été enregistrée. Dans la soirée, selon une source, des jeunes ont été interpellés par les services de sécurité. Le wali, selon la même source, s'est déplacé sur les lieux où il a promis à la population de Sebâa Chioukh de résoudre le problème de l'eau et d'étudier en urgence et de plus près les doléances des citoyens. Le calme était revenu au début de la soirée.