Quand les autorités font la sourde oreille aux cris de détresse de la population, les citoyens se soulèvent et envahissent les rues pour exprimer leur ras-le-bol et c'est la seule façon qui semble actuellement valable dans notre pays pour attirer l'attention des responsables sur la misère et les problèmes que vivent les habitants des villages isolés. En effet, c'est ce qui s'est passé avant-hier soir et hier matin dans le village de Hassi Ameur relevant du chef-lieu de la commune de Hassi Bounif, localité située à la sortie est de la ville d'Oran, où, suite aux fréquentes coupures d'électricité, les habitants ont pendant ces deux jours bloqué la route nationale qui mène d'Oran vers Arzew, à l'aide de troncs d'arbres, de pierres et de pneus enflammés. Pendant deux jours, le chef de daïra de Bir El-Djir a eu du mal à convaincre une population révoltée, de dégager la route. Pour ce faire, les habitants ont exigé du chef de daïra et des responsables qui l'accompagnaient de visiter le village pour constater de visu dans quelles conditions ils vivent. Effectivement, le village est complètement délaissé. Les eaux usées stagnent partout, les routes sont défoncées, les câbles électriques aériens sont écartés à l'aide de bouts de planches pour éviter des courts-circuits, les jeunes sont livrés à eux-mêmes, le chômage bat son plein, malgré l'existence de la zone industrielle implantée à deux pas du village. La population est fatiguée des promesses qui tardent à se concrétiser. Certains habitants se sont plaints du comportement du président d'APC de Hassi Bounif.