Un jugement en référé a été rendu public hier par le tribunal d'Alger dans l'affaire opposant la maison de la presse Tahar Djaout au quotidien Le Jeune Indépendant. La justice a tranché en faveur de la direction de la Maison de la presse. Et ainsi, le journal en question a été sommé de quitter les locaux qu'« il a occupés illégalement », selon le communiqué de la Maison de la presse, transmis à la rédaction. Aussi, il est décidé de « couper le branchement illicite qu'a effectué le journal de ses anciens à ses nouveaux locaux ». Le journal payera une amende de 5000 DA sur chaque journée de retard dans l'application de cette décision. Le directeur de la Maison de la presse, Mounji Djoudi, a précisé que cette décision sera appliquée par la force de la loi, avant de justifier son recours à la justice par l'échec de toutes les tentatives d'un règlement du conflit à l'amiable. Pour lui, Le Jeune Indépendant a transgressé la loi et n'a pas respecté les procédures réglementaires dans l'octroi et l'occupation de locaux au sein de l'enceinte de la Maison de la presse. Le directeur de la publication en question, Chafik Abdi, de son côté, a souligné que « le but de toutes les manœuvres et les actions de cette personne et de ceux qui sont derrière lui est de faire taire le journal ». Il compte faire appel. « Aujourd'hui, nous avons perdu une manche, mais le système judiciaire de notre pays recèle nombres d'artifices pour que justice soit rendue en définitive et en dehors des pressions », a-t-il ajouté. Il trouve que « la correspondance, envoyée aux journaux, ne saurait se substituer aux procédures traditionnelles, telles qu'énoncées dans le code de procédure civile ». Aussi, il estime que le journal est dans son bon droit et tous les documents le prouvent. Pour étayer ses propos, M. Abdi a exhibé une décision qui date du 28 février 2004 et dans laquelle la directeur de la Maison de la presse, sur instruction du ministre de la Communication et de la Culture, a signé une affectation du rez-de-chaussée (200 m2) de la nouvelle bâtisse de type R+1 au profit de son journal. La décision d'affectation comporte quatre articles définissant les procédures que doit suivre le journal pour acquérir ces locaux. Ainsi, l'article 2 stipule que l'affectation définitive du local interviendra immédiatement après la réception du bloc par la Maison de la presse. De même qu'un acte notarié de location doit être signé au lendemain de l'occupation du local par le journal. Selon M. Djoudi, ces deux procédures n'ont pas été respectées par Le Jeune Indépendant. Car, toujours selon lui, le bloc n'a encore pas été réceptionné et aucun contrat de location n'a été signé entre les deux parties en conflit.