La direction de la maison de la presse Tahar-Djaout et le directeur du quotidien Le Jeune Indépendant ne passeront certainement pas les vacances ensemble. Une affaire d'occupation de locaux, nouvellement construits dans l'enceinte de la maison de la presse par le journal, est depuis quelques mois au cœur d'un conflit entre les deux parties et qui ne risque pas de connaître son épilogue de sitôt. Sommé de “quitter les lieux”, sous peine d'une amende de 5 000 Da pour chaque journée de retard, outre l'interruption de l'alimentation en énergie électrique, Le Jeune Indépendant n'a toujours pas “plié bagage”. Pourtant, la maison de la presse fait valoir une décision de justice. “C'est une occupation illégale”, estime Djoudi Moundj, directeur de la maison de la presse. “On est en train d'attendre la notification du jugement qui peut parvenir au courant de la semaine, mais on va faire appel”, a expliqué pour sa part hier Chafik Abdi, directeur du journal, joint par téléphone en rappelant que l'occupation du local a été rendue possible par une décision datant de février 2004. Or, dans cette décision, il est stipulé notamment dans son article 2 que “l'affectation définitive du local (…) interviendra immédiatement après la réception du bloc par la maison de la presse”. Or, la maison de la presse dit que les “travaux ne sont pas encore terminés”. En outre, un acte notarié de location devrait être signé au lendemain de l'occupation du local. Pour le responsable de la maison de la presse, si le directeur du journal a transgressé la “loi”, c'est parce qu'il suggère qu'il jouit de “soutiens”. “Il a occupé les locaux, car il a voyagé avec le Président…” ironise-t-il. Les considérations manifestement politiques qui sous-tendent cette affaire sont également invoquées par Chafik Abdi, lequel entrevoit à travers l'entreprise une volonté de “nuire” à son journal. “Il est clair que si on avait écrit sur la tomate, il n'y aurait pas eu d'injonction (…) L'Anep ne serait pas empêchée de nous donner de la publicité”. Des accusations que réfute Moundji. “Je n'ai que mon dos derrière moi (interprétation approximative d'un adage populaire)”, dit-il. Cela dit, le journal n'exclut pas de quitter les locaux si les voies de recours sont épuisées. “Si les voies de recours sont épuisées, on sera obligé de quitter les locaux”, conclut Chafik Abdi. KARIM K.