En réponse à ce que vous aviez dit concernant vos créances sur Algérie Telecoms, cet opérateur assure que vous lui devez davantage, soit 14 milliards de dinars. Qu'en est-il au juste ? D'abord, il faut que vous sachiez que chaque réseau doit offrir à l'autre la possibilité de s'interconnecter. Or actuellement, nous avons des problèmes d'interconnexion et au niveau de la qualité et de la disponibilité de liaison. Il y a deux réseaux. D'un côté, celui d'Orascom qui compte 6 millions d'abonnés et celui d'Algérie Telecomqui en compte 3 millions. La logique voudrait que ce soit le réseau le plus petit qui appelle le réseau le plus grand, car il y a plus de possibilités. Ce qui veut dire qu'Algérie Telecom appelle plus que nous appelons. Alors à votre avis qui doit de l'argent à l'autre ? Ils veulent occulter les vrais problèmes. Quels sont ces vrais problèmes ? A cause de ce déséquilibre, Algérie Telecom a décidé de changer le tarif d'interconnexion, ce dernier doit être orienté sur les coûts. Le législateur a prévu que cette opération se fasse sans aucune marge. En décidant d'augmenter le tarif d'interconnexion, les coûts vont également augmenter, ce qui va nous pousser à augmenter les tarifs aux consommateurs. Dans les coûts, il y a l'énergie et l'équipement. Nous ne comprenons pas comment Mobilis facture l'énergie à 40 DA alors qu'Algérie Telecomveut le faire à 5000 DA. Ce que nous avons refusé. Algérie Telecom doit justifier les coûts de l'interconnexion. Il est clair qu'ils cherchent à nous pénaliser, car ils n'arrivent pas à développer leur réseau. Nous sommes victimes de notre succès. L'Autorité de régulation a vraisemblablement tranché en faveur d'Algérie Telecom. Comment avez-vous réagi à ces décisions ? Nous avons saisi le Conseil d'Etat le 1er septembre dernier. L'ARPT a effectivement tranché en faveur des catalogues qui ne sont pas orientés sur les coûts. Or la loi est claire sur ce sujet. Le tarif d'interconnexion doit être orienté sur les coûts. Donc, l'ARPT a fait une erreur. Aujourd'hui, tous les autres opérateurs sont dans la même situation. Selon les responsables d'Algérie Telecom, vous auriez affirmé devant l'Autorité de régulation avoir un problème de trésorerie et des problèmes financiers... Nous avons les moyens financiers. Comment expliquer qu'on arrive à payer tous nos fournisseurs et nos prestataires et pas Algérie Telecom ? Depuis le début des négociations pour le règlement de ce litige, il y a une certaine confusion. Algérie Telecomse comporte comme une autorité alors qu'ils ne sont qu'un opérateur comme les autres. Ils veulent cacher le vrai problème qui est l'interconnexion. Ça fait trois ans que nous attendons qu'il règle ce problème, sans résultat. Selon Algérie Telecom, vous avez fraudé en procédant à un détournement de trafic et par la spécialisation des faisceaux. Qu'en dites-vous ? S'il y a un problème, l'opérateur concerné doit le communiquer à l'autre opérateur, sinon saisir l'ARPT. Nous avons effectivement été saisis par courrier. Nous avons répondu en demandant plus d'éléments. Nous n'avons reçu aucune réponse. Ce sont des accusations infondées. Et si le Conseil d'Etat confirme les décisions de l'ARPT ? Nous les accepterons. Mais la loi est claire et nous avons présenté des arguments clairs.