Pour la première fois depuis des années, le budget d'équipement proposé pour 2006 dépasse celui du fonctionnement. Le projet de loi de finances 2006, dont l'adoption par l'APN interviendra le mois prochain, prévoit en effet un budget d'équipement de plus de 1 300 milliards DA, (1 348,6 milliards DA) soit près de 17 milliards de dollars. Le budget de fonctionnement est établi, quant à lui, à 1283,5 milliards de dinars. Dans un communiqué rendu public, le gouvernement précise que "c'est la première fois depuis plusieurs décennies que notre pays enregistrera un budget d'équipement supérieur au budget de fonctionnement. Cela a été rendu possible par le cumul des crédits d'équipements décidés par la loi de finances pour l'année en cours (soit 1047,7 milliards de dinars) et les crédits d'équipements prévus pour l'année prochaine. Ce sera au total 2388,3 milliards de dinars qui auront été mobilisés déjà pour la conduite du programme quinquennal". Accroissement L'enveloppe financière s'inscrit, en fait, dans le cadre du programme quinquennal de soutien à la croissance. Un programme qui entame sa deuxième année d'application et qui a été doté, faut-il rappeler, d'un budget global d'investissement public de 55 milliards de dollars s'étalant sur cinq années (entre 2005 et 2009). Contrairement au budget de fonctionnement, la couverture financière allouée à l'équipement marque ainsi une progression de 116,6% de la dépense d'équipement par référence aux réalisations de l'année 2004 et de 28% par rapport au niveau des dépenses arrêtées par la loi de finances complémentaire pour l'année 2005. A cette date déjà, le budget d'équipement, qui était déjà en nette progression par rapport à 2004, était fixé à 750 milliards de dinars seulement contre un budget de fonctionnement de 1200 milliards DA. Cet accroissement est expliqué dans le projet de loi par "l'exécution du programme complémentaire de soutien à la croissance (PCSC)", devant avoir pour effet, explique-t-on encore, "de maintenir le rythme de la croissance économique à un niveau supérieur à 5%". Il faut dire à ce propos que la loi de finances pour 2006 montre bien que la stratégie financière des pouvoirs publics s'appuie sur quatre principaux objectifs, à savoir la concrétisation du programme quinquennal, la consolidation de la croissance économique, la mise en oeuvre des grandes réformes et le "rétablissement de l'équilibre régional". Concernant ce dernier point, le ministre des Finances, Mourad Medelci, a indiqué récemment devant la commission des finances et du budget de l'APN que "le rétablissement de l'équilibre régional s'effectuera à travers le développement du réseaux routiers et ferroviaires". C'est ce qui confirme d'ailleurs cette volonté de l'Etat à aller de plus en plus vers le renforcement des investissements publics. Il y a lieu de rappeler à ce propos qu'en 2004 déjà, M. Benachenhou, alors ministre des Finances avait donné le ton en alertant que lorsqu'un Etat dépense plus au titre du budget de fonctionnement que pour celui de l'équipement "cela veut dire qu'il consomme plus qu'il n'investit. Répartition Selon le projet de loi de Finances pour 2006, les investissements publics de l'Etat concerneront notamment le secteur de l'habitat, les soins, les services de base et devront, en outre, prendre en charge les besoins croissants dans le secteur de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la formation, en plus de l'allégement de la pression dans le secteur des ressources en eaux et l'amélioration et la modernisation des services publiques. Concrètement, il ressort de la répartition par secteur des dépenses à caractère définitif pour l'année 2006 que les infrastructures économiques et administratives sont les plus dotées en moyens financiers (312 772 000) mille dinars, suivies des secteurs liés au soutien à l'activité économique (238 358 000) mille dinars, et du secteur lié au "soutien à l'accès à l'habitat" (131 068 000) mille dinars. L'Education et la formation ainsi que l'agriculture et l'hydraulique viennent occupent la troisième et quatrième place en terme de dotation avec respectivement (118 772 000) mille dinars et (112 918 000) mille dinars.