En dépit d'une loi de finances élaborée sur le prix référentiel de 19 dollars le baril, l'Etat a du mal à absorber le déficit budgétaire. Les salaires de la Fonction publique seront revus à la hausse à partir de janvier 2008. Tous les salaires seront versés avec effet rétroactif. Bonne nouvelle pour les 1,5 million de salariés du secteur public. Epuisés par la rentrée sociale et le Ramadhan, ces derniers vont pouvoir remonter la pente... à partir de janvier prochain. L'incertitude à propos des augmentations n'est plus. La nouvelle grille des salaires est déjà ficelée. Le salaire de base sera calculé pour tous suivant la valeur indiciaire de 45DA au lieu de 19 ou 25DA. Pour les 17 catégories que compte la Fonction publique, le salaire varie entre 9000 et 34.200DA. Avec les échelons, un simple fonctionnaire, niveau primai-re, peut toucher jusqu'à 14.400DA. Le plus haut plafond pour les cadres de différentes catégories est fixé à 54.855DA. Pour les cadres classés hors catégorie, le salaire de base est fixé entre 41.850 et 66.600Da. Le salaire d'un docteur d'Etat peut aller de 40.000 à 90.000DA, et ce, selon la spécialité et les échelons. Quant au niveau supérieur de promotion, le seuil maximum du salaire est de 106.560,00DA. La hausse de la masse salariale va coûter à l'Etat une enveloppe budgétaire de 166 milliards de DA. Cette nouvelle grille des salaires va permettre de stopper l'hémorragie dans le secteur public. En raison du faible niveau de rémunération, des centaines de cadres ont fui le secteur pour aller monnayer leurs capacités chez le privé. Décidément, l'augmentation n'est qu'une question de temps. L'avant- projet de loi de finances pour 2008 l'intègre dans ses prévisions budgétaires. Neuf jours après la tenue de la bipartite (Ugta-gouvernement), le gouvernement tranche. Pourtant, le chef du gouvernement avait lui-même déclaré à la sortie de la réunion de la bipartite que la décision de l'augmentation dépendra du président de la République. Inquiété par la situation sociale, le chef de l'Etat a donné d'avance son accord pour une augmentation. Le gouvernement a confirmé lors de son conseil qu'il a tenu mercredi dernier, cette décision. Ce conseil, rappelons-le, a été consacré à l'examen et à l'adoption de l'avant-projet de loi de finances 2008. Dans une conférence de presse qu'il a animée conjointement avec le ministre des Finances, le ministre de la Communication, Abderachid Boukerzaza, est revenu le jour- même sur le contenu. «Les augmentations prévues dans le cadre de cette nouvelle grille varieront de 1 à 56%», a-t-il déclaré. Présentant le plan budgétaire de 2008, il précisa que le budget de fonctionnement progresse de 21,4% par rapport à 2007. Les dépenses de l'Etat en croissance de 8,8% passent de 3947 milliards DA en 2007 à 4296 milliards DA en 2008. Ces dépenses dépassent de loin les ressources budgétaires qui progressessent de 5,1% par rapport à 2007. La ressource budgétaire passe de 1831 milliards de DA en 2007 à 1924 milliards de dinars. Celle-ci, passe de 1831 milliards de DA en 2007 à 1924 milliards de dinars. Malgré le maintien du prix du baril à 19 dollars, l'Etat a du mal à absorber son déficit. Le budget d'équipement en termes de crédits de paiement s'élève quant à lui à 2290 milliards de DA. Par ailleurs, l'avant-projet de loi introduit des mesures législatives. Il s'agit entre autres de la réduction de l'impôt sur le revenu global (IRG). Celle-ci concernera les travailleurs à faible revenu. Ainsi, de l'exemption de la TVA sur le lait infantile, qui est actuellement de 7%, l'avant-projet prévoit également le relèvement de la taxe sur le gasoil à 0,60DA et du tarif de la vignette pour les véhicules de tourisme à carburant diesel.