Les cadres des directions du commerce de différentes régions du pays sont en alerte. Une circulaire de leur ministère de tutelle les a instruits pour la préparation des élections portant renouvellement des membres des bureaux exécutifs des 20 Chambres de commerce et d'industrie. Prévues pour être organisées courant novembre 2005, les élections attirent beaucoup de monde. Les candidats se bousculent déjà au chevet de cette institution. L'ambiance est enfiévrée. Pour le moment, les cadres se contentent d'éplucher les dossiers et, lorsque la situation l'exige, administrer force calmants aux opportunistes. « ça ne rime pas à grand chose de parler de renouvellement si l'on ne sélectionne pas les véritables compétences pour la redynamisation des activités de la CCI. Depuis la création de ces chambres, nous ne faisons que bricoler. L'incompétence des uns et des autres ayant présidé aux destinées de cette institution s'est matérialisée maintes fois à l'occasion d'arrivée ou de contacts avec nos homologues étrangers », a estimé un des adhérents. A la direction du commerce, on parle d'opportunité, que représentent ces élections dans les CCI, de relance de la machine économique nationale. Ce qui expliquerait cette rigueur dans l'étude des candidatures. La recherche d'élus bien formés confirmés par leur curriculum vitae pour animer la CCI la justifierait. Avec l'approche de l'échéance imposée par l'adhésion proche de notre pays à l'Organisation mondiale du commerce, le ton monte. Les adhérents affirment ne plus vouloir se contenter de présidents et membres du BE de CCI inefficaces, actifs uniquement lors des cérémonies officielles, de visites de délégations économiques étrangères ou pour des déplacements à l'étranger. Cette même impression se dégage également des propos des cadres des directions du commerce et de CCI. « Tout candidat doit se présenter avec un programme d'action. Il doit s'engager à atteindre des objectifs précis. » Cette déclaration d'un important opérateur économique privé de la CCI Seybouse Annaba dénote un bouleversement dans les mentalités. les priorités Dans cette région, on parle en effet de promotion de l'investissement du savoir et des ressources humaines, des capacités des uns ou des autres à saisir, apprécier et exploiter l'information économique, de l'amélioration de l'organisation productive, du dynamisme de l'innovation... Plusieurs opérateurs économiques sont intéressés par la présidence d'une des 20 CCI. Elles seront 30 dès le début 2006 avec la création de 10 autres dans différentes régions du sud du pays. Plusieurs de ces candidats proposent des priorités dans les actions pour, précisent-ils, répondre à des besoins. Des priorités avancées, nous retiendront celle de la formation, l'investissement, la protection de la propriété intellectuelle. Il y a ceux parmi les candidats qui préfèrent parler de développement de la coopération industrielle avec pour objectif de multiplier la mise en commun des efforts des entreprises notamment dans les PME/PMI. D'éliminer les obstacles à la coopération, de multiplier les enceintes des rencontres nationales et internationales entre les industriels, de promouvoir de nouveaux cadres de coopération, de poursuivre les efforts d'ouverture entamés par les pouvoirs publics dans le cadre de la mise en route de l'accord d'association avec l'UE et l'adhésion de notre pays à l'OMC. Toutes ces bonnes dispositions des candidats et des adhérents des CCI n'auraient pas été de mise si la date initiale, en juin 2004, prévue pour l'organisation de ces élections avait été respectée. Ce retard est dû à la mise en place des nouveaux dispositifs institutionnels devant régir les CCI dans le cadre des nouveaux statuts. Organisées et supervisées par les directeurs régionaux du commerce, ces élections permettront aux adhérents de chaque corporation d'activités économiques (industrie, commerce, BTPH et services) d'élire, chacun en ce qui le concerne, son représentant au sein du bureau exécutif. Ainsi après plusieurs années de tiraillement et de léthargie dans la majorité des CCI, le renouvellement est apparu aux yeux des pouvoirs publics comme une nécessité. Ce constat établi par le ministère du Commerce éclaire. Il laisse ressortir une profonde redistribution des statuts. « Ce renouvellement devrait permettre de donner un nouvel élan à notre économie, de mieux identifier les marchés porteurs et les secteurs de production prometteurs », a estimé M. Djamel Daoudi, actuellement vice-président de la CCI Seybouse. A l'Est du pays, la bataille s'annonce rude. Particulièrement dans les wilayas de Tébessa et Oum El Bouaghi, deux wilayas connues pour être deux places fortes de l'import/export et du commerce informel.