Les pluies du week-end dernier qui se sont abattues sur l'Algérois ont été aussi abondantes que salvatrices, notamment pour le fellah qui, après les labours-semailles automnales, attend la manne céleste pour nourrir sa terre. En revanche, et comme lors de chaque averse, cela n'a pas manqué de rendre difficiles d'accès certaines artères de la capitale dont le relief en escalier permet, Dieu merci, de charrier les flots vers le bas. Cela n'empêche pas que des mares, des étangs et autres étendues d'eau se forment au niveau de certains axes routiers ralentissant le trafic automobile et incommodant le piéton dans ses déplacements. Après le lavage à grande eau de nos rues - poussiéreuses à longueur d'année -, les caniveaux se trouvent vite obstrués et les avaloirs bouchés. Les usagers de la route restent à la merci de l'Office national d'assainissement qui tente tant bien que mal de pallier à l'urgence avec ses moyens du bord : les camions-pompes. Une rescousse qui ne nous rappelle pas moins le mythe de Sisyphe et rebelote pour une prochaine nuée d'orage. Le hic est que l'on ne comprend pas à qui incombe la tâche d'entretenir la voirie parmi le régiment d'Epic de la wilaya censés être aux petits soins de la cité. Parfois, on s'échine à se donner de la peine à venir à bout de certains problèmes posés en aval, alors que le mal réside bel et bien en amont. On s'escrime à donner fière allure à un espace public au milieu d'un quartier dont la chaussée est truffée, le moins qu'on puisse dire, d'excavations, de trous béants et autres nids... d'autruche. La remise des lieux en l'état n'est toujours pas assurée par le permissionnaire qui, en dépit du décret exécutif n°04-392 du 5 décembre 2004 relatif au domaine public de la voirie, abandonne le chantier les tripes... en l'air. Le cas d'espèce, qui est légion, nous invite à reprendre la citation du cardinal Richelieu : « Faire une loi et ne pas la faire exécuter, c'est autoriser la chose qu'on veut défendre. » En somme, on s'obstine à gérer la chose publique dans l'expéditif et à quelques semaines de la date anniversaire de la tragédie de Bab El Oued, la leçon n'est toujours pas retenue.