L'Algérie a pris les mesures nécessaires afin de parer à toute éventualité de propagation du virus de la grippe aviaire. L'annonce a été faite, hier, lors d'une conférence de presse animée par le secrétaire général du ministère de l'Agriculture et du Développement rural, M. Chelghoum. « Nous avons pris des mesures multiples, à commencer par l'interdiction totale des importations de la volaille et les intrants (poussins et œufs de couvoir) s'ils émanent de pays affectés. Il est également défendu d'importer les oiseaux exotiques de n'importe quel point du globe. Ces mesures sont en vigueur depuis 2003, année où le virus a fait son apparition en Italie, puis aux Pays-Bas. Nous relevons, en outre, la présence permanente de nos équipes techniques sur les points humides, haltes des oiseaux migrateurs. Nos vétérinaires procèdent à des analyses systématiques sur tout volatile trouvé mort », a indiqué M. Chelghoum, qui préside également le dispositif national de veille et suivi. « L'Algérie est assez rodée. Cette situation n'est pas nouvelle pour nous. Nous avons géré des cas aussi graves, sinon pires, comme la vache folle. Pendant 10 ans, l'Algérie a été en alerte maximum pour faire barrage à la maladie de la vache folle. Et grâce à Dieu elle a réussi », poursuit M. Chelghoum, estimant qu'il y a excès dans la médiatisation de la maladie de la grippe aviaire, principalement en Europe. « Nous ignorons le but de cette surmédiatisation », s'est-il interrogé. « Ceci dit, nous prenons tout au sérieux », observe-t-il en assurant que l'opinion publique sera tenue régulièrement au courant. « Nous invitons nos concitoyens à ne pas céder à la phobie. L'Etat veille et suit toute évolution du phénomène dans le monde afin de prémunir notre pays. » Le directeur des services vétérinaires, du ministère de l'Agriculture, le docteur Bougdour, abonde dans le même sens. « Les équipements, comme les lunettes, les combinaisons spécialisées et les gants sont disponibles. Ce sont des équipements qui ont servi à la lutte antiacridienne. Ils ont des fonctions similaires », a-t-il dit, ajoutant que l'approvisonnement des wilayas est en cours. A la question de savoir si le nombre de 1300 vétérinaires fonctionnaires que compte le département de l'agriculture serait suffisant, le docteur Bougdour apporte la précision suivante : « L'Algérie compte 5000 vétérinaires qui travaillent hors secteur. L'Etat aura la latitude de les réquisitionner. » Interpellé sur le sentiment de peur exprimé par les consommateurs qui ont tendance à bouder les viandes blanches, le conférencier rassure : « Mangez du poulet et de la dinde. Et si virus il y a, il est neutralisé à une température de 70 degrés. » « Il faut savoir que le passage du virus à l'homme est rare, pour l'instant il ne se produit que lorsqu'il y a contact direct avec l'élevage, lorsqu'il y a promiscuité. Sur 250 millions de volailles mortes de la maladie, le monde ne relève que 120 personnes affectées. »