Accablés depuis des années par les conditions de travail exécrables, l'insécurité et le black-out de la direction de l'éducation autour de leurs revendications, 53 enseignants du CEM Bendhib Belkacem n'ont eu d'autres recours, en ce 19 octobre, que l'arrêt de travail et le renvoi des élèves. Cette réaction, violente par sa spontanéité, exprime un certain ras-le-bol que les enseignants ne semblent plus être en mesure de supporter. Dans une pétition signée par ces enseignants, une série de revendications a été mise en relief, dont le sureffectif qui caractérise l'établissement conçu pour 700 élèves et qui abrite 1460 et où pas moins de 9 groupes n'ont pas de salles pour suivre normalement leurs études. Le manque flagrant d'encadrement (6 surveillants pour 1460 élèves), la vétusté des équipements, le manque de sécurité et les agressions contre les enseignants, l'absence de route pour l'accès au collège et la seule route qui existe ne peut être élargie eu égard à la proximité des terres privées sont entre autres les problèmes rencontrés dans cette école. L'état de la cour est lamentable, la terre boueuse est envahissante et les toilettes sont infréquentables : pas d'eau courante dans les robinets et les élèves étanchent leur soif d'une citerne exposée aux aléas du temps. Le CEM, érigé au milieu des champs dans le quartier périphérique de M'siIa de La Rocade, constitue le seul collège d'une zone surpeuplée de la ville, composée de quartiers périphériques, à savoir Guerfala, Sidi Amara, La Rocade, Djenane Kebir, Nouara et des dechrate plus lointaines, telles que Bechilga, Souamaâ et Maodad. La construction d'un CEM dans cette zone qui est rendue nécessaire par la concentration de la population et la proximité des douars demeure tributaire d'un terrain d'assiette qui fait cruellement défaut dans cette partie de la ville, où les terres sont quasiment privées, à telle enseigne que le CEM Bendhib mis à l'étroit par cette configuration, ne dispose que d'un sentier en guise d'accès. Face à cette situation, pour le moins contraignante, les autorités n'ont pas usé de leurs prérogatives, notamment la mise en branle de la procédure d'expropriation pour utilité publique pour mettre un terme à la confusion sévissant dans cette affaire. En attendant, les élèves et les enseignants continuent à endurer les conditions insoutenables du collège Bendhib.