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Le mépris de l'histoire et des victimes
Publié dans El Watan le 23 - 10 - 2005

La loi du 23 février 2005 a provoqué une pétition d'historiens protestant contre son article 4 qui prescrit : « Les programmes scolaires reconnaissent en particulier le rôle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord... » Ils refusent qu'on leur impose d'enseigner une histoire officielle centrée sur les « bienfaits de la colonisation ».
Dans ce texte intitulé Le mépris de l'histoire et des victimes, on peut lire notamment : « Cette loi est un défi à la réalité des faits, à la liberté de l'historien et à toutes les victimes des conflits coloniaux. Elle reconnaît comme dignes d'hommage est mentionne comme victimes uniquement les militaires français et les disparus et victimes civiles de l'insurrection algérienne. Toutes les souffrances de cette guerre ne méritent-elles pas d'être reconnues ? Des Algériens qui ont pris le parti de l'indépendance de leur pays et de nombreux civils algériens suspectés de les soutenir n'ont-ils pas compté aussi parmi les victimes ? N'ont-ils pas subi des crimes, que la conscience universelle réprouve, à l'instigation d'une partie des autorités de la République ? Vis-à-vis des harkis, cette loi ne reconnaît ni leur abandon et les crimes subis après le cessez-le-feu de mars 1962, ni la manière dont eux et leurs familles ont été isolés et discriminés en France pendant des décennies, dans la pure tradition coloniale. Tradition qui se poursuit, aujourd'hui, dans les différences d'indemnisation que cette loi prévoit pour eux par rapport aux autres rapatriés. Tandis qu'en instaurant dans son dernier article une indemnité en faveur d'anciens condamnés, internés et assignés à résidence, définis de telle façon que cela vise d'anciens membres de l'organisation terroriste de l'OAS, cette loi semble vouloir ranger ces derniers parmi ceux qui auraient fait « œuvre positive » en Algérie ! En dictant une vision partielle et partiale de l'histoire, le Parlement français a tenté d'exonérer la République de ses responsabilités ; Contraindre les citoyens, les enseignants et les chercheurs à adopter une interprétation des faits asservie à une telle volonté politique est une insulte à l'intelligence de chacun et un déni de démocratie. Oublier les centaines de milliers de victimes qu'a entraînées la volonté d'indépendance et de dignité des peuples que la France a colonisés, c'est nier les atteintes aux droits de l'homme qu'ils ont endurées et les traiter, ainsi que leurs descendants avec mépris. Reconnaître les blessures de toutes sortes, subies par les individus, quel que fût leur situation ou leur engagement, ne peut avoir pour effet de privilégier tel ou tel. Alors que notre pays éprouve les plus grandes difficultés à affronter la totalité de son histoire, alors que de nombreuses personnes issues des anciennes possessions françaises vivent en France depuis plusieurs générations et subissent avec d'autres des discriminations inacceptables, cette loi impose une vérité d'Etat qui traduit un affront à toutes les victimes. Elle doit impérativement être abrogée. » C'est pourquoi, en ma qualité de descendant (fils/chahid) de victime de la guerre d'Algérie, je souhaite vivement signer cette pétition énoncée ci-dessus et tiens à exprimer ma solidarité. Cette loi doit en effet être abrogée. C'est une honte. C'est une insulte envers tous les peuples colonisés. Le colonialisme passé et présent, c'est aussi la négation de l'autre, des autres. Depuis 1830, la France a imposé son empire sur la rive méridionale de la Méditerranée à coup de sabre. A Sétif, le 8 mai 1945, alors que la France fête avec ses alliés la défaite du nazisme, des dizaines de milliers de patriotes algériens qui manifestent pour plus de dignité sont sauvagement massacrés. Nous sommes tous, qu'on le veuille ou non, les fils du FLN historique et n'eût été la bravoure, l'héroïsme de Amirouche, Haouès, Mustapha Ben Boulaïd, et Bougara, les Borgeaud, les bachagas, les spahis et autre armée fantoche du colonialisme, seraient encore là à se pavaner et le fellah algérien serait encore sous le joug et le fouet à ahaner. Aujourd'hui, cette loi, dans le contexte actuel, est un reflet de la pensée unique qui détruit tout, elle s'inscrit dans la campagne menée au nom du « choc des civilisations », en reprenant l'idéologie de la « mission civilisatrice » des colonisateurs. Bush, pour des raisons semblables, ne fait pas autre chose, en Irak en important sa « démocratie » dans les conditions que l'on sait. Décidément le colonialisme, le néo-colonialisme et le racisme sont encore à combattre. Envisager les droits de l'homme comme « religion de l'humanité » permettrait d'aborder autrement ces valeurs, notamment en ouvrant les portes de l'interprétation et en considérant les droits de l'homme comme source commune de l'humanité, ce qui nous est permis via leur reconnaissance par de nombreux Etats-nations, notamment dans la déclaration universelle des droits de l'homme. Il est temps que les pays occidentaux renoncent à imposer toujours et partout leurs propres conceptions. Cette domination des pays occidentaux sur les autres a reposé sur leur puissance matérielle et non sur une quelconque supériorité morale. L'extension de la science, des techniques occidentales et de l'économie de marché repose d'une façon nouvelle la question de l'universalité des droits de l'homme.
Dr Zouaoui Mourad. Docteur en économie industrielle. Aïn Defla.
Bibilothèque
Homme et libertés (revue de la Ligue des droits de l'homme)
Dialogue des cultures et des civilisations dans le processus de Barcelone
Quotidien Horizons du vendredi 9-samedi 10 novembre 1990.


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