Ce fils de tisserand, né en 1914 à Tlemcen, a été découvert par cheikh Omar Bakhchi qui lui a appris les bases de la musique andalouse. Adolescent, il maîtrisait déjà la percussion (le tar et la flute). Il chantait en solo, interprétait les istikhbars et participait aux fêtes et mariages. Son envie d'apprendre davantage la musique le pousse à fréquenter les maîtres dans le genre ghernat, tels cheikh Bensari Abdeslam (frère de Larbi) et cheikh Yahia Bendali, cette encyclopédie de la musique de Gharnata. Il a interprété tous les textes des chouyoukh de la région de Tlemcen, tels cheikh Mohamed Benmsaïb, Ahmed Ben Triki, Bensahla, Eramâouni, Kadour, Elaâchouri, etc. Abdelkrim Dali a toujours vécu dans l'ombre de ces maîtres, qui directement ou indirectement lui ont transmis leur enseignement, et à son tour il l'a prodigué à ses élèves, anisi qu'aux amateurs qui l'on approché. A. Dali a commencé par la maîtrise parfaite de la mandoline, pour ensuite se mettre au violon et à la flûte, cela avant d'opter, comme les grands, pour le luth. Avec cheikh Larbi Bensari et son orchestre, il lui est arrivé d'interpréter des œuvres de Mohamed Abdelwahab et d'Oum Keltoum popularisés par les films. Car cheikh Redouane Bensari, fils de Larbi qui intronise A. Dali à la tête de l'orchestre, et ce, afin d'accompagner cheikha Tetma, avec laquelle il enregistre une vingtaine de disques chez Algeria phone. Présenté en 1950 par le club du disque arabe, à la même année (1950), il enregistre El kaoui, Amerzouli, El madjam. Enregistrement qui fit de lui l'une des plus grandes personnalités du genre haouzi. C'est Mahiedine Bachtarzi qui l'engagea en 1938 pour une grande tournée à travers le territoire algérien. Ensuite, à la veille de la Seconde Guerre mondiale, une autre tournée en France en 1940 et création de la Radio Alger. Elboudali Safir le fît venir de Tlemcen pour participer aux concerts de musique andalouse dirigés par Mohamed Fekhardji. A. Dali s'intégra définitivement dans cet orchestre, et ce, en 1952, et s'installa avec toute sa famille à Alger en 1971. L'Institut national de musique l'engage en qualité de conseiller pour la musique andalouse. A. Dali est décédé en 1978 et enterré au cimetière de Sidi Yahia à Alger.