La fondation Abdelkrim Dali organise aujourd'hui à la salle Ibn Zeidoun de Riad El Feth, un hommage posthume à l'un des chantres de la musique andalouse, Abdelkrim Dali. Au menu de cette soirée qui débutera autour de 18h, un concert que proposera l'association Kortoba d'Alger et la diva Beihdja Rahal qui interprétera pour l'occasion la nouba Raml. De son côté, la troupe de Kortoba sous la houlette de Najib Kateb, interprétera la nouba Dil. Pour sa part, Nouri Koufi, proposera quelques chansons du répertoire du Cheikh Abdelkrim Dali. L'habitué de la scéne lyrique algérienne le président du Festival national de la chanson chaâbie, Abdelkader Bendamèche, animera une conférence sur la vie et l'œuvre du Cheikh, au sujet duquel d'ailleurs il a publié une biographie. De son côté l'Office national de la culture et de l'information, organise, en collaboration avec l'Association culturelle "Stars de la jeunesse" demain à la salle El Mouggar, à Alger, un hommage à l'une des plus grandes "Maâlmates" de la chanson classique algérienne, Cheïkha Titma. La vie et l'œuvre de cette chanteuse seront parcourues à travers une expo photos, des documentations, ainsi qu'une projection de documentaires sur la vie de la diva. Sur la scène, passera par la même occasion, l'orchestre El-Motribia sous la direction de Monsieur Boualem Rachid. Ainsi que le passage de plusieurs interprètes dont Zakia Kara Terki, Nadia Benyoucef et Kamel Meziane. Né à Tlemcen en 1914, Abdelkrim Dali est chanteur et musicien, un Maâlem maître du gharnati et du hawzi tlemcénien, genres classiques traditionnels de la musique algérienne. Instrumentiste polyvalent, il joue indifféremment le rebab et le oud. Issu d'une famille de mélomanes tlemcénienne, son goût pour la musique s'est développé au contact des Maîtres Omar Bakhchi, Abdessalam Bensari, Yahia Bendali, Boudalfa, Mustapha Brixi et El Yaho Bensaïd. Il intègre les orchestres de Cheikh Larbi Bensari et Cheikha Titma, ce qui va le faire connaître à tous les férus de musique andalouse. En 1938, il fait une grande tournée en Algérie et l'année suivante en France. En 1940, il participe au lancement de Radio-Alger dont il intégra définitivement l'orchestre comme joueur de luth (oud) en 1952. Ce qui le fit venir à Alger avec sa famille. Après l'indépendance du pays (1962), il participe à toutes les semaines culturelles algériennes dans les Pays Arabes ou en Europe et on lui attribue une chaire au Conservatoire d'Alger. En 1971, il est conseiller à l'Institut National de Musique, spécialiste de musique arabo-andalouse. Il enregistre toutes les Noubas selon la tradition tlemcénienne. Au déclin de sa vie, il fait le pèlerinage à la Mecque et compose un grand poème symphonique intitulé Rihla Hidjazia, œuvre qui représente le couronnement d'une longue carrière au service de la musique andalouse. Personnalité simple et dotée d'une grande générosité, on retient de cet homme d'un grand talent, une tessiture vocale d'une grande clarté capable aussi de chanter sans micro. Venant de Tlemcen, vivant à Alger, il a su allier les deux styles de la musique andalouse qui sont le gharnati de Tlemcen et la san'â d'Alger. C'est au rythme de sa mélodie que les algériens fêtent l'Aïd Es Séghir et l'Aïd El Kébir. Brillante interprète du genre Hawfi Cheikha Titma est née en 1891 à Tlemcen. De son vrai nom Titma Thabet. Cheikha Titma, elle, entama sa carrière en interprétant le hawfi qui est une sorte de romance, de berceuse que les femmes tlemcéniennes chantaient en se poussant sur la balançoire ou en cajolant leur bébé pour l'endormir, ou encore pour meubler les soirées familiales...Son étoile monta très vite au firmament, car elle était dotée d'une voix ensorcelante, mais plus encore, elle jouait parfaitement de la kouitra et du violon. Son niveau d'instruction en arabe était appréciable pour l'époque; elle pouvait de ce fait assimiler très vite les poèmes qu'on lui présentait en y ajoutant la manière.