Né en 1914, à Derb Hlawa, à Tlemcen, Abdelkrim Dali était issu d'une famille de mélomanes et fils de pâtissier. Son talent fut découvert très tôt par le cheikh Omar Bakhchi qui s'intéressa à lui et lui apprit les bases de la musique andalouse. Il doit son principal enseignement musical à cheikh Omar Bakhchi, devenu son complice, et plus tard, son beau-père quand il épousa sa fille adoptive. Le jeune Abdelkrim eut l'honneur de côtoyer de nombreux maîtres de l'époque, tels cheikhs Abdeslam Bensari, Lazâr Ben Dali Yahia, mais aussi cheikha Tetma Ben Tabet, qu'il accompagna au chant et à l'instrument dans les mariages. Plusieurs témoignages rapportent que Dali « survivait » à Tlemcen…l'art ne pouvant lui assurer une vie digne. C'est de la sorte qu'il pensa à s'installer à Alger, trouvant en cette ville les différents moyens pour laisser épanouir ses talents : l'orchestre de l'Opéra d'Alger avec le regretté cheikh Mahieddine Bachetarzi, l'orchestre de la Radio, dirigé à l'époque par cheikh Med Fakhardji, plus tard le Conservatoire…C'est ainsi qu'il a ramené à Alger plusieurs morceaux du répertoire de Tlemcen, telle la Touchia Dhil. Et qu'il bénéficiât du répertoire algérois. A cette époque, il enregistrera à Radio Alger, ou à l'Institut national de musique (INM), une bonne partie de son répertoire. En 1965, on lui attribua une chaire au Conservatoire d'Alger et, en 1971, il est engagé par l'institut national de musique en qualité de conseiller pour la musique andalouse. Durant ces mêmes années, il créera une chorale à la Radio diffusion algérienne avec laquelle il fera plusieurs enregistrements. En parallèle, il lance ses propres enfants qui venaient renforcer les orchestres qu'il constituait à l'occasion des galas ou mariages qu'il animait. Deux ans avant sa mort, il a fait le pèlerinage à La Mecque et à son retour il a composé un grand poème symphonique sur des modes andalous, intitulé Rihla hidjazia, considéré comme le couronnement de sa longue carrière dans la musique andalouse. Instrumentiste polyvalent, il excellait aussi bien au rebab qu'au luth. Il mourut il y a exactement 30 ans, le 21 février 1978 à Alger des suites d'une crise cardiaque et fut enterré au cimetière de Sidi Yahia.