Bellara, c'est l'histoire d'une série de fiançailles sans lendemain. Le projet de réalisation d'un complexe sidérurgique par le groupe Cevital de l'homme d'affaires Issaâd Rebrab, présenté jeudi dernier aux autorités et élus de la wilaya, relance le débat sur l'avenir de cette zone qui ne semble même pas intégrée dans la vision nationale de promotion de l'industrie, de même d'ailleurs pour le secteur du tourisme. Cette zone qualifiée par certains de «vieille fille» vient d'être une fois encore convoitée par un «prétendant» après la multitude de «fiançailles» avortées, depuis plus de trente ans. Il faut bien rappeler que ce projet de complexe sidérurgique avait germé au début des années 1970, générant dans son sillage la réalisation de projets structurants à l'instar du port de Djendjen, la centrale thermoélectrique d'El Achouat et la route express Jijel-Constantine. D'aucuns à Jijel, irrités par les échecs consécutifs liés à la valorisation des 523 ha que compte cette ex-première et dernière zone franche du pays, espèrent que le dernier projet présenté par le groupe Cévital sera concrétisé. Mais comme l'a déclaré, il y a quelques mois devant les députés, le ministre de l'Industrie et de la Promotion des Investissements, Hamid Temmar, la proposition du groupe d'Issaâd Rebrab n'est pas la seule sur la table. En effet, à la lumière de ces déclarations, on avait compris que ce projet de Cévital était en concurrence avec ceux d'Arcelor Mittal et du japonais Mitsui. Cependant, il faut préciser que la superficie de la zone ne permettra pas l'installation des trois prétendants. L'autre groupe qui semblait vouloir sérieusement s'installer dans cette zone est l'égyptien El Ezz Steel. Mais la brouille ayant caractérisé les relations algéro-égyptiennes, suite aux incidents du fameux match Egypte-Algérie, ainsi que la crise financière de 2009, semblent avoir eu raison de la ténacité d'Ahmed El Ezz, qui ne parait plus intéressé pour investir dans cette zone. Outre Arcelor-Mittal et El Ezz Steel précités, on se souviendra encore des Italiens de Danielli ou encore AFV Beltrame. Le groupe Cévital compte ainsi s'installer sur une superficie de 300 ha pour un investissement estimé à 3,2 milliards de dollars avec en prime la création de 3 500 emplois dans une première phase avant d'atteindre un total de 5 000 postes de travail à la phase d'exploitation. La «dot» du groupe pourrait se matérialiser par des investissements dans le domaine agricole ainsi que la réalisation d'un grand centre commercial. .