Des problèmes multiples continuent de miner le quotidien des habitants des lotissements Béni Malek supérieur et ceux de Boulekroud. Deux grandes cités implantées dans la périphérie d'une des villes les plus riches d'Algérie, sinon la plus riche avec une caisse pleine de plus de 7 milliards de dinars. De passage à nos bureaux, des habitants ont tenu à crier leurs colères et surtout leurs déceptions. Ils en parlent: «Les réseaux d'assainissement et de l'AEP sont presque inexistants. On recourt encore aux fosses septiques qui débordent chaque été et rajoutent à la clochardisation des lieux. Pour nous alimenter en eau potable, nous recourons au système D en raccordant des tuyaux sur plus de 300 m et encore, faut-il avoir les moyens pour le faire. Les routes sont encore à l'état de pistes et depuis notre installation au courant des années 1980, on vit à la merci des vents et des poussières. Pour l'alimentation en gaz naturel, nos tentatives auprès des la Sonelgaz n'ont toujours pas abouti alors que la canalisation principale passe à côté de nos cités. L'hiver il devient difficile d'avoir ne serait-ce qu'une bonbonne de gaz butane vu que les fournisseurs évitent de passer par nos routes dégradées. Croyez-nous, en dépit des villas luxueuses implantées dans ces lotissements, ses habitants vivent encore à l'aube de la préhistoire et certains se chauffent encore avec du bois.» Les habitants ont tenu par ailleurs à évoquer un autre problème et non des moindres car il s'agit de l'acte de propriété. Ils expliquent: «Nous sommes propriétaires sans disposer du moindre papier attestant cette propriété. A ce jour, on refuse encore de nous délivrer l'acte de propriété, ce qui nous prive de faire des aménagements en ayant recours à des prêts bancaires. Nous nous sommes rapprochés de l'APC où on nous a informé que la commune a dégagé une enveloppe de 100 MDA (millions) pour l'aménagement des lotissements et que ce n'est qu'une question de temps» Ce même temps qui ne finit plus de passer depuis plus de vingt ans déjà sans que les habitants voient enfin le bout du tunnel de l'invivable.