Malgré les promesses de l'APC, les problèmes de la route, des perturbations de l'énergie électrique et de l'AEP demeurent toujours posés. Les promesses faites par les élus du FLN aux habitants des lotissements de Boulekroud, dans la commune de Skikda, se sont évaporées. Cinq années durant, aucune amélioration n'a été apportée pour soulager un tant soit peu le quotidien des 300 familles qui y habitent. Un véritable cri de détresse vient d'ailleurs d'être lancé par les habitants des lotissements 2 et celui dit «de la jonction» qui, à travers une pétition, ont tenu à faire part de leur désarroi tout en sollicitant l'intervention du wali, seul recours susceptible, selon eux, de les sortir enfin du bourbier dans lequel ils pataugent des décennies durant. «Depuis 1985, nous ne relevons aucune amélioration de la situation de nos lotissements», préludent les habitants, qui citent, dans le détail, les «manques» qui caractérisent leur localité. La route menant aux lieux n'est qu'un semblant de piste jonchée de nids-de-poule et autres cratères. «Il nous arrive même de garer nos véhicules loin de nos demeures et de parcourir le chemin à pied. L'hiver, la chaussée devient carrément impraticable», rapporte un habitant. Cet état n'a pas tardé à décourager les transporteurs qui ont fini par fuir ce tronçon au grand dam des habitants et surtout des écoliers. «Un seul transporteur a accepté de desservir nos lotissements, mais cela reste très insuffisant», poursuit notre interlocuteur. «En 2012, on utilise toujours le gaz butane pour faire face au froid glacial qui caractérise cette région, et dire que nous dépendons d'une ville dite gazière», témoigne un des habitants. Donnez-nous nos actes ! Ce manque n'est cependant pas l'unique et les habitants citent, entre autres, les perturbations répétitives de l'énergie électrique, disant: «Ces lieux ne disposent que d'un seul poste de 400 Kw qui alimente les trois lotissements et qui ne parvient plus à combler la demande pressante de la population. D'ailleurs, au cours du seul mois de septembre, nous avons enregistré des dizaines de coupures dont certaines ont duré plus de 24h.» Ces perturbations se répercutent automatiquement sur la distribution de l'AEP. «On ne dispose que d'un seul réservoir de 500 m3 qui alimente les trois lotissements en plus d'une coopérative immobilière et d'anciennes habitations de Béni Malek, ce qui équivaut approximativement à 1500 personnes. Cet état de fait a fini par nous pénaliser puisqu'il nous arrive des fois de ne recevoir l'eau qu'une fois tous les dix jours dans le meilleur des cas», témoigne le président de l'association. Ce dernier a également insisté pour faire part de son incompréhension quant aux lenteurs enregistrées dans l'attribution d'actes de propriété aux habitants qui, depuis 1985, ne disposent même pas d'un papier administratif prouvant qu'ils sont bien les propriétaires de ces mêmes demeures qu'ils occupent. Il évoquera aussi l'absence d'un simple dispensaire pour les soins d'urgence. Les habitants qui appréhendent déjà l'approche de la saison des pluies ne cachent pas leur colère et leur amertume. Approché, le P/APC de Skikda nous dira: «D'abord il faut savoir que le lotissement Boulekroud ne disposait d'aucune étude d'aménagement. Aucune, je dis bien, et on a été obligé d'en réaliser deux études ces dernières années pour pouvoir envisager d'entreprendre un programme d'aménagement. Pour le problème des routes, je peux vous affirmer que les choses ont déjà été entreprises. L'entreprise qui a obtenu le marché est à pied d'œuvre et le tracé a déjà été réalisé. Des travaux de réfection ont déjà été entamés à partir de Béni Malek et devront se poursuivre pour concerner la route de Boulekroud. Je tiens également à rajouter qu'avant de bitumer la route, nous aurons d'abord à exécuter d'autres projets en relation avec l'assainissement. Une partie du projet d'assainissement a déjà été entamée et deux autres lots sont actuellement en cours de consultation.» Pour le volet relatif aux actes de propriété, le P/APC dira que les choses ne sont pas si faciles. «Il faut aussi savoir qu'une partie des propriétaires ne disposent même pas d'un permis de construire. C'est un véritable imbroglio que nous avons et, croyez-moi, nous avons tout entrepris pour le résoudre», a-t-il ajouté.