Ce sondage a été réalisé durant la dernière décade du mois de Ramadhan 2007 (septembre/octobre) dans 24 wilayas du pays auprès d'un échantillon représentatif et consolidé de 3004 individus,16 ans et plus par l'Institut Abassa, qui précise que pour la première fois (hormis un travail d'amateurs réalisé par des étudiants à Alger en 1970),il a été identifié, qualifié, quantifié et mesuré les principales conduites sociales individuelles et collectives durant le mois sacré du Ramadhan. Les résultats de ces travaux et leurs archives numériques (plus de 900 pages de résultats exprimés en tableaux, graphes et croisements dynamiques pour chaque situation et pour chaque wilaya enquêtée) n'ont pas été rendus publics du fait du démantèlement de l'entreprise par les autorités. Son responsable Hamid Abassa a mis à la disposition d'El Watan une synthèse. Si le sondage a été réalisé en 2007, il reste que ses résultats peuvent être considérés comme valables pour les années suivantes, et à ce jour, du fait principalement que la société algérienne a très peu évolué. Le rapport des Algériens au Ramadhan n'a presque pas changé.
- Habituellement, faites-vous le Ramadhan tous les jours de ce mois ? - Oui, tous les jours: 48% - Oui, mais pas tous les jours : 36% (malades, femmes indisposées, pénibilité professionnelle, autres raisons) - Non, je ne fais pas volontairement le Ramadhan: 07% - NSPP : 09% (cette population serait plutôt à classer dans la catégorie des non-jeûneurs volontaires) Observations liminaires A l'échelle géographique du pays, on observe à quelques détails près (0,3 à1% d'écarts) les mêmes proportions de réponses et les mêmes conduites dans l'observation ou la non-observation du jeûne,quelle que soit la wilaya considérée : les wilayas de Tizi Ouzou, Oran, Mostaganem, Annaba et Sétif réalisent à peu près les mêmes scores à quelques poussières de pourcetage près. Les wilayas de Béjaïa, Ghardaïa, Chlef, Constantine, Batna se positionnent dans le peloton de tête (+ 0,8% par rapport à la moyenne nationale) Où se situent les écarts d'observation et d'inobservation du jeûne ? S'il n'existe absolument aucun écart dans la distribution -jeûneurs non-jeûneurs- entre les wilayas du pays, il existe certains écarts (de 2 à 6%) dans les situations suivantes : Ceux qui font le plus le Ramadhan Moyennes calculées par rapport aux moyennes nationales de la catégorie. - Ville/campagne : 4% pour les campagnes - Homme/femme : 3% pour les femmes (hors cas de maladies et d'indispositions) - Jeunes et moins jeunes (-30 ans / 30 ans) 5% pour les plus de 30 ans. - Lettrés/illettrés : 6% pour les illettrés. - Salariés/chômeurs : 2% pour les salariés et autres à revenus réguliers. - Hauts revenus/bas revenus : 4% pour les bas revenus - Arabophones/Berbérophones/Francophones: 3,5 % pour les arabophones, 2% pour les berbérophones, -3% pour les francophones. - Fumeurs/non fumeurs : 5% pour les non fumeurs. - Ceux qui ne font pas volontairement le Ramadhan (hors cas de force majeure) Variable : langue (Langues couramment pratiquées au sein du foyer) Pourcentage par rapport à la catégorie d'appartenance (7% de l'échantillon interrogé) - Arabophones/Berbérophones/Francophones : - Arabophones monolingues : - 30% par rapport à la moyenne nationale. - Bilingues arabophones/berbérophones : - 22% - Bilingues arabophones/francophones : 28% - Monolingues berbérophones : 0% par rapport à la moyenne nationale - Monolingues francophones : 16% - Bilingues francophones/berbérophones : 4%. Variable : Ville/campagne - Milieux urbains: 60% - Milieux suburbains : 20% - Campagne : - 80% - Pour les autres variables considérées, les écarts sont minimes quelle que soit la catégorie sociale concernée, à l'exception de la catégorie remarquée des niveaux d'instruction où les élites A++ (hauts niveaux d'instruction, cadres supérieurs, hauts revenus). Cette CSP marque une tendance très élevée par rapport à la moyenne nationale (+ 55%) La sous-catégorie «Etudiants» de cette CSP présente à peu près la même tendance. - Durant le mois du Ramadhan, votre propre comportement de tous les jours a-t-il changé ? - Oui : 72% - Non, pas du tout : 6% - NSPP : 22% Si changement = Oui - Oui en bien : 68% - Oui en mal : 3% - NSPP : 29% Je fais plus de bien et de la charité autour de moi: - Oui : 75% - Non : 15% - NSPP : 10% - Et les comportements des autres personnes autour de vous pendant le mois de Ramadhan : - Oui en bien : 18% - Oui en mal : 69% - Plus aimables : 21% - Plus gentils : 12% - Plus serviables : 16% - Plus attentionnés : 9% - Plus charitables : 42% - Moins aimables : 65% - Plus agressifs : 82% - Plus égoïstes : 56% - Moins solidaires : 24% Au travail - Je travaille comme les autres mois de l'année : 9% - Je travaille moins que les autres mois de l'année : 56% - Je travaille plus que les autres mois de l'année : 2% - Je prends des congés de maladie, arrêts de travail, congé spécial : 42% - Je prends mon congé annuel de détente : 39% - J'arrive à l'heure au travail : 11% - J'arrive en retard au travail : 66% - Mon rendement au travail augmente : 1% - Mon rendement au travail baisse : 77% - NSPP : 12% Sondage informel et anonyme auprès des personnels d'institutions et d'organismes locaux grand public (sondage non autorisé par les hiérarchies) - Services d'urgence des hôpitaux (13 points observés) - Accidents de travail : 150% par rapport aux moyennes annuelles - Urgences médicales : 300% - Accidents domestiques : 250% par rapport aux autres mois de l'année - Rixes et disputes causant des blessures : 400% - Accidents de la circulation : 42% - Intoxications alimentaires : 39% - Aggravation et complications des maladies chroniques : 80% - Décès : 18% - Commissariats de police (06 points enquêtés) - Petites délinquances : 220% - Rixes, disputes, voie de fait, agressions : 320% - Femmes et enfants battus au sein du foyer durant Ramadhan: 120% - Dépôts de plaintes : 40% - Délits pour vente et consommation de drogues et autres stupéfiants : 96% - Vols de voitures, escroqueries, faux et usages de faux : 180%. - Brigades de gendarmerie (05 points enquêtés) - Accidents de la circulation : 52% - Rixes et troubles à l'ordre public : 320% - Femmes et enfants battus au sein du foyer durant Ramadhan: 72% - Accidents professionnels graves, incendies: 20% - Agressions physique avec coups et blessures, voie de fait : 160% - Vols et escroqueries : 42% - Chefs d'entreprises publiques et privées (16 points interrogés) - Absentéisme sur le lieu de travail : 120% - Rendement : - 62% - Retard : 132% - Absences totales au travail durant le mois du Ramadhan (divers congés) 240% - Accidents de travail : 72% - Conflits de travail : 32% Contrôle des prix et de l'hygiène : (09 points interrogés) - Augmentation illégale et injustifiée des prix : 420% - Activités commerciales illégales ou non autorisées : 340% - Espaces commerciaux grand public insalubres : 140% - Produits impropres à la consommation : 540% - Produits d'origine douteuse ou inconnue : 640% - Activité commerciale grand public non conforme à la raison sociale : 167% - Tromperie sur la marchandise et défaut d'étiquetage : 212% - Vente sur la voie publique non autorisée : 620% - Protection civile pompiers (17 points observés) - Interventions sur site : 520% - Nombre de sinistres : 410% - Accidents domestiques : 295% - Accidents professionnels : 156% - Nombre d'évacuations sur les urgences hospitalières : 245% - Nombres de blessés : 214% - Nombre de décès : 80% - Appels téléphoniques de secours et d'interventions : 520%. - Ramadhan et l'économie du ménage : (questionnaire administré auprès de 620 ménages ; répondant le chef du foyer) Vos habitudes de consommation ont-elles changé durant le mois du Ramadhan. Réponses consolidées : - Oui un peu : 6% - Oui beaucoup : 87% - Non pas du tout : 2% - NSPP : 5% - Durant le mois du Ramadhan, les dépenses du foyer augmentent de : - 20 à 50% par rapport à la moyenne mensuelle des autres mois de l'année : 16% - 50 à 100% : 32% - 100 à 200% : 44% - Plus de 200% : 11% - NSPP : 9% - Votre revenu mensuel du mois de Ramadhan vous suffit-il pour couvrir vos dépenses durant ce mois ? Réponses consolidées : Oui, largement : 4% Oui, mais tout juste : 9% Non, pas du tout : 81% NSPP : 6% - Comment faites-vous alors pour équilibrer votre budget du mois de Ramadhan ? - Je puise dans mes économies : 16% - J'emprunte à ma famille, à mes amis: 12% - J'emprunte à mon employeur : 9% - J'achète à crédit : 6% - Je compte sur les aides publiques et les charités privées : 16% - NSPP : 41% (par pudeur, beaucoup de personnes dans la gêne n'avouent pas leur dépendance). - Selon vos observations personnelles, le fonctionnement des services publics a-t-il changé durant la période du Ramadhan par rapport aux autres mois de l'année ? - Oui un peu : 05% - Oui beaucoup : 86% - Non, pas du tout : 02% - NSPP : 07% - Vous avez déclaré que le fonctionnement des services publics a beaucoup durant la période, pourriez-vous préciser : Les transports publics : - Se sont améliorés : 04% - Se sont détériorés : 78% - NSPP : 18% - Les services de la santé publique : - Se sont améliorés : 02% - Se sont détériorés : 84% - NSPP : 14% - Les services des administrations publiques en général : - Se sont améliorés : 02% - Se sont détériorés : 84% - NSPP : 14% - Les services municipaux, y compris l'enlèvement des ordures ménagères. - Se sont améliorés : 01% - Se sont détériorés : 88% - NSPP : 11% - Les loisirs, détentes, spectacles et divertissements publics (concerts, soirées récréatives, cinémas, théâtres, divers spectacles) - Se sont améliorés : 68% - Se sont détériorés : 22% - NSPP : 10% - Les programmes audiovisuels (radios, télévisions nationales) - Se sont améliorés : 56% - Se sont détériorés : 42% - NSPP : 02% - La sécurité des personnes et des biens - S'est améliorée : 52% - S'est détériorée : 13% - NSPP : 35% - La disponibilité des produits de large consommation - S'est améliorée : 74% - S'est détériorée : 25% - NSPP : 01% - Les prix des produits de large consommation et en particulier les fruits et légumes et les viandes - Se sont améliorés : 02% - Se sont détériorés : 94% - NSPP : 04%