La wilaya de Tizi Ouzou accuse un retard accru en matière d'alimentation en gaz de ville. Jusqu'à l'année dernière, ce taux ne dépassait pas les 10,8%, l'un des plus bas au niveau national. Et si l'on tient compte de l'état d'avancement des travaux, durant les années précédentes il y a lieu de rester sceptique quant au taux de 35% que la direction des mines de la wilaya s'est tracé comme objectif à échéance 2009. Le projet d'alimentation en gaz de ville dans la wilaya de Tizi Ouzou a traîné pendant de longues années. Pour rattraper les énormes retards enregistrés, trois différents programmes ont été lancés depuis 2002 et prévoient le branchement de 45 000 foyers au réseau. Constat négatif Le directeur des mines et de l'industrie, M. Louker, tout en reconnaissant ce constat plus que négatif, qui laisse Tizi Ouzou parmi les dernières wilayas en matière d'alimentation en gaz de ville, croit en la possibilité d'atteindre les objectifs escomptés. Actuellement, deux réalisations sont en cours : l'extension du réseau vers la daïra de Ouagnoune et celui devant relier les Ouadhias à Boghni. Avant la fin de ce mois d'octobre, un appel d'offres sera lancé pour l'extension du réseau d'Azazga vers les localités de Cheurfa, Tinkicht et Aït Bouada. Tel que prévu par le calendrier de la direction de la wilaya, le premier programme triennal 2002-2004, d'un montant de 639 millions de dinars, touche cinq localités : Aïn Zaouia, Boghni, Ouadhias, Mekla et Tala Amara. Ce programme a porté cette année le taux global d'alimentation à 15,23%. En 2004-2005, trois autres localités sont ciblées par le programme présidentiel : Ouaguenoun, Assi Youcef et Mechtras. Ce programme, d'une valeur de 1, 01 milliard de dinars, comprend également la valorisation du réseau existant et à son aboutissement le taux d'alimentation sera de 22,4%. Oppositions : un prétexte ? Le programme de soutien à la croissance économique (2005-2009), et qui réserve à l'alimentation en gaz de ville dans la wilaya de Tizi Ouzou une enveloppe de 3,18 milliards de dinars, fera bénéficier les localités de Aïn El Hammam, Larbaâ Nath Irathen, Beni Douala, Tigzirt, Bouzeguene, Beni Zmenzer, Frikat, Tizi N'Tlata et l'extension vers les lotissements nouvellement réalisés. Le doute n'est pas à écarter, quant à la faisabilité de ces projets. Rares sont ceux qui accueillent avec optimisme les promesses de la direction des mines, et ce qui est à craindre, au premier degré, ce sont les retards dans la réalisation et le risque de voir les échéances renvoyées aux calendes grecques. A cet égard, le directeur des mines réfute tout éventuel retard dans la réalisation de ces programmes si le travail poursuit son cours normal. Pour lui, il n'y a qu'un seul facteur qui a toujours provoqué des blocages : l'opposition des citoyens au passage des conduites dans leur propriété. Les oppositions sont multiples et enregistrées dans des localités où le réseau de gaz de ville est installé. « Il n'y a pas une localité où nous n'enregistrons pas des oppositions », regrette le responsable de la wilaya. Une attitude qui reste incompréhensible et suscite des interrogations, pourtant, ajoutera-t-il, « les parcelles par où passent les conduites sont indemnisables ». Les autorités regrettent que les oppositions n'interviennent qu'au moment où la réalisation est engagée, ce qui fait fuir les entreprises. En tout état de cause, le directeur de la wilaya réaffirme que le taux d'alimentation de 29% au minimum sera atteint à l'échéance prévue, sachant que « Tizi Ouzou demeure un terrain où les potentialités sont énormes ». D'une manière générale, tenant compte du relief montagneux de la wilaya, le même responsable estime qu'à long terme Tizi Ouzou pourra être alimentée en gaz de ville jusqu'à hauteur de 60% au maximum. Outre le doute quant à l'aboutissement des programmes arrêtés, il a été fait état de la problématique du manque d'abonnés. Dans certaines localités, les habitants invoquent les 10 000 DA comme taxe d'abonnement jugée trop élevée. A Boghni, à titre d'exemple, où le réseau a été inauguré récemment, le nombre d'abonnés ne dépasse pas les 300 sur un total de 2600 foyers recensés. Il reste que d'importantes localités attendent le lancement des projets qui n'arrivent pas, alors qu'aucune opposition n'a été formulée. Bien au contraire, les citoyens offrent leurs bras pour participer aux travaux. Il appartient aux pouvoirs de mettre les moyens requis pour atteindre les objectifs tracés.