Nos universités et nos écoles sont des foyers d'intoxications alimentaires. Le ministère de la Santé qui vient de dresser ce constat amer tire la sonnette d'alarme et appelle à la vigilance. Les chiffres parlent d'eux-mêmes. Rien que durant le premier semestre de l'année en cours, pas moins de 1337 cas d'intoxication alimentaire ont été rencensés en Algérie. 54 % de ces cas surviennent dans des établissements tels que les universités et les écoles ! Ainsi, dans notre pays, prendre un repas dans une cantine scolaire ou dans un restaurant universitaire est devenu désomrais un véritable danger pour la santé. Et pourtant, ces établissements publics sont censés subir des contrôles sanitaires des plus strictis. Et ben, il n'en fut rien. Le docteur Hassina Hellal, chargée du programme des intoxications alimentaires et de l'hygiène au ministère de la santé, a révélé mardi que certains produits alimentaires périssables tels que les oeufs, le lait et ses dérivés et les boissons vendus sur les trottoirs et dans certains commerces où les règles d'hygiène et du froid ne sont pas respectées, se retrouvent facilement dans les assiettes de nos élèves et de nos étudiants. Comment un tel manquement aux règles élémentaires de la prévention est perpétré dans des écoles et des universités ? A cette question, le ministère de la Santé n'a, aucunement, daigné d'y répondre car il s'est contenté d'épingler le non respect des règles d'hygiène constaté amèrement dans ces lieux. Avouant son impuissance, le ministère de la Santé a reconnu d'emblée qu' en dépit des efforts déployés, on continue à regretter le recensement de 3000 à 5000 cas d'intoxication/an en Algérie. A signaler que 36 % de ces cas surviennent aussi lors de mariages et autres fêtes familiales. Pour sa part, le docteur Hellal estime qu'on ne peut mettre un terme à ces cas, qu'" en exigeant un certificat de conformité pour l'ouverture de restaurants ou de fast-food et la stabilisation des activités commerciales pour un meilleur suivi par les services concernés". Or, ce document administratif fait toujours défaut dans notre pays. La chargée du programme des intoxications alimentaires et de l'hygiène au ministère de la santé fera remarquer également que nos communes ne disposent d'aucun fichier concernant les activités commerciales exercées sur leurs territoires, pour permettre aux services d'hygiène de mieux les contrôler et de réduire les cas d'intoxications alimentaires. C'est dire enfin qu'une stricte application des lois régissant les établissements de restauration rapide, à travers un contrôle continu, et l'inspection et le suivi des établissements proposant des plats collectifs, n'est guère prête à voir le jour en Algérie. Alors faites gaffe à ce qui est servi dans votre assiette.