La coïncidence de l'été avec le Ramadhan a fait que les produits alimentaires connaissent un engouement fort de la part des consommateurs, mais d'un autre côté, des intoxications alimentaires sont enregistrées fréquemment. Ainsi ce phénomène s'amplifie de façon alarmante en Algérie durant toute l'année, et d'une manière particulière, durant l'été. Pour cela le docteur Hassina Hellal, chargée du programme des intoxications alimentaires et de l'hygiène au ministère de la Santé, a tiré la sonnette d'alarme au sujet de certains produits alimentaires périssables tels que les œufs, le lait et ses dérivés et les boissons vendues sur les trottoirs et dans certains commerces, où les règles d'hygiène et du froid ne sont pas respectées. En dépit des efforts déployés par le ministère de la Santé, la responsable a regretté le recensement de 3000 à 5000 cas d'intoxication/an, estimant qu'on ne peut mettre un terme à ces cas qu'à travers "l'exigence d'un certificat de conformité pour l'ouverture de restaurants ou de fast-food et la stabilisation des activités commerciales pour un meilleur suivi par les services concernés". Pour instaurer la prévention, le docteur Hellal a appelé les communes à élaborer un fichier concernant les activités commerciales exercées sur leurs territoires, pour permettre aux services d'hygiène de mieux les contrôler et ainsi réduire les cas d'intoxications alimentaires. Face à ce phénomène le ministère de la Santé ne peut, à lui seul, "déterminer les causes des intoxications alimentaires, sauf pour les cas hospitalisés", a rappelé Mme Hellal, affirmant que lors d'une intoxication alimentaire touchant une famille, un seul membre de cette dernière est hospitalisé en général, alors que les membres restants prendront le médicament prescrit au malade déjà hospitalisé, sans avoir à consulter le médecin. Elle a regretté le fait que certains responsables de ces intoxications se débarrassent des aliments avariés, ce qui constitue une entrave à l'enquête destinée à déterminer l'origine des bactéries. Selon le Dr Hellal, les intoxications alimentaires ont pour cause le non-respect de la chaîne de froid et des règles d'hygiène, le manque de professionnalisme et l'amateurisme de beaucoup de restaurateurs et d'épiciers et le comportement de certains citoyens qui risquent leur vie en achetant des produits alimentaires exposés sur les trottoirs à moindre coût, sans se soucier des règles d'hygiène et du froid. Ainsi face à cette situation, le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a mis en garde contre la consommation, durant la saison estivale, de produits alimentaires périssables dont les règles d'hygiène ne sont pas respectées. Pour prévenir les intoxications alimentaires, il y a lieu d'appliquer strictement les lois régissant les établissements de restauration rapide, à travers un contrôle continu, et l'inspection et le suivi des établissements proposant des plats collectifs. Il est nécessaire d'enrôler les associations des consommateurs et les organismes de prévention et de lutte quant à la réduction et l'éradication de ce phénomène. Rappelons que la loi algérienne prévoit des peines allant jusqu'à la prison à perpétuité pour les fraudeurs en matière de sécurité sanitaire.